ALM : Vous avez déclaré, mercredi, à la Chambre des représentants, que 52% des cas de violences sexuelles à l’égard des enfants sont commis par des proches. D’où proviennent ces statistiques ?
Nouzha Skalli : Ce sont des chiffres de l’Observatoire national des droits de l’enfant qui révèlent que 52 % des cas de violences sexuelles à l’égard des enfants sont commis par des personnes qui sont supposées les protéger (42% des actes sont commis par des voisins ou des proches de la famille, 8% par les parents et 2% par les éducateurs). Ces statistiques alarmantes montrent l’ampleur du défi que l’on doit relever. Il faut toutefois signaler que ce ne sont pas des chiffres à grande échelle.Il faudra attendre les résultats de l’enquête que nous menons actuellement avec le Haut commissariat au Plan pour avoir des statistiques à plus grande échelle. Le fruit de ce travail, qui porte sur la violence à l’égard des femmes, des petites filles avec un volet réservé aux enfants, devrait être présenté au mois de juin.
Qu’est-ce qui explique cette situation alarmante ?
Il faut noter qu’un grand pas a été réalisé. La pédophilie ne constitue plus un sujet de tabou dans notre société. C’est ce qui explique pourquoi de plus en plus de victimes osent en parler et porter plainte. Ce fléau interpelle non seulement le gouvernement, mais les écoles, les médias et les acteurs de la société civile. D’où l’importance d’un véritable débat national.
Que comptez-vous faire pour lutter contre ce fléau ?
Il est important de signaler que quatre unités de protection de l’enfant ont déjà vu le jour à Casablanca, Marrakech, Fès et Tanger et nous comptons créer d’autres unités à travers tout le Royaume. Parallèlement, nous menons d’autres actions dans ce sens notamment un processus de concertation avec plusieurs acteurs gouvernementaux et de la société civile, actifs dans le domaine de l’enfance pour le lancement d’un programme d’action pour la protection de l’enfance.