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Ould Rachid : «Le dernier mot nous revient»

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ALM : Marquée par l’adhésion des grandes puissances mondiales à une solution politique, et dont la dernière en date a été celle de l’Espagne, par le biais de son président de gouvernement, la question du Sahara marocain tend de plus en plus en faveur du Maroc. Quel est votre regard sur cette évolution?
Hamdi Ould Rachid : Mon regard est celui de tous les Sahraouis : toute solution qui ne prendrait pas en ligne de compte la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud est nulle est non avenue.
Quelles que soient les positions des uns et des autres, ainsi que les aléas et conjonctures qui en déterminent l’orientation.
Il est bienentendu que nous adhérons tout à fait à la dernière déclaration du président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, qui a dit que l’idée d’un référendum n’a pas lieu d’être, un référendum n’étant pas viable et n’ayant plus de fondements.
M. Zapatero aurait également plaidé en faveur d’un référendum sur les modalités d’application du statut d’autonomie, dont devraient bénéficier les provinces du Sud marocain. Que pensez-vous de cette proposition?
Mon avis sur la question, et il se peut qu’il ne soit pas partagé par tous, est que c’est au Maroc de déterminer ces modalités et la forme que devra prendre ce statut d’autonomie.
Il s’agit d’un processus de régionalisation qui, faut-il le rappeler, ne concerne pas uniquement les provinces du Sud, mais celles de tout le Royaume et dont l’objectif est, et devrait toujours être, de permettre un développement cohérent et global de tout le pays. Cette proposition est tout aussi inapplicable que toutes celles qui l’ont précédée.
Et c’est en pays souverain que le Maroc se doit de gérer techniquement et mettre en oeuvre ce vaste et ambitieux chantier qu’est la régionalisation.
En perpétuelle perte de vitesse, le front polisario est désormais voué à lui-même, son allié de toujours, à savoir l’Algérie, étant maintenant face à ses responsabilités, notamment celle de partie prenante au conflit. Pensez-vous que Alger se décidera enfin à ouvrir la porte du dialogue?
Ce qui est en train de se passer actuellement n’est que l’issue d’un grand mensonge, longtemps entretenu par Alger, et selon lequel la question du Sahara est une question marocco-marocaine.
Le monde entier sait maintenant le rôle qu’a joué l’Algérie dans ce conflit et le soutien tant politique, militaire que financier que ce pays a apporté à la prétendue RASD. Mais ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que le front ne présente qu’une petite minorité de gens, dont l’action est motivée plus par des intérêts personnels que par des idéaux quelconques. Ce sont les Marocains d’origine sahraouie, et fiers de leur marocanité, qui constituent la majorité. C’est à nous tous en tant que Marocains d’avoir le dernier mot.
Quant à l’idée de dialogue entre le Maroc et l’Algérie, il n’est pas nécessaire de rappeler que le Maroc a depuis toujours appelé à des négociations directes avec Alger. Alger dont l’intérêt est ailleurs. Il ne faut s’attendre à rien de la part d’un pays en pleine crise et dont les dirigeants se nourrissent de pétrole, d’armement et de diabolisation de l’autre. Une vérité qui a fini par éclater au grand jour. C’est en partie ce qui explique la position allant dans le sens de la volonté marocaine de trouver une solution définitive et durable au conflit concernant le Sahara.

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