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Palestine vaincra

Médiatiquement, tout a commencé cet automne de l’année 1987. Un cerf-volant s’est détaché de la main d’un jeune enfant et survola des territoires occupés.
A cette époque, les jeunes palestiniens étaient connus pour leur Kalachnikov et RPG . Les autorités de l’occupation étaient persuadées que quelque chose se préparait contre eux, mais ils ignoraient encore ce qui se tramait dans les coulisses des états-majors des combattants. L’opération de « capture » du cerf-volant, a coûté aux forces de l’occupation des milliers de dollars. Des sources palestiniennes avancent le chiffre de 1,5 million de dollars. Sous l’effet de la pression et de la terreur, et dans l’ignorance totale du contenu de cet OVNI (Objet volant non identifié), le risque était grand. La mobilisation, dans la panique, était plus que coûteuse. Sur le plan moral, elle était catastrophique.
Pour la première fois, l’armée israélienne, dont les soldats sont entraînés dans les meilleures conditions du monde, tourne au ridicule. Le 7 décembre l’Intifada éclate et l’image des enfants du RPG cède la place à celle des jets de pierre. Mais la nouveauté dans cette affaire, c’est que, pour la première fois dans leur histoire, les Palestiniens de 48, restés dans les territoires occupés passent à l’action, alors que pour leurs frères et amis de l’exil, ils étaient perçus comme étant probablement les derniers à pouvoir se révolter.
En fait, on les prenait pour des Arabes dociles, intégrés à la société israélienne, ou faibles, dans les meilleurs des cas. Mais depuis cette date, les donnes ont changé. L’exilé à la vérité au bout du fusil, s’est substitué au nationaliste, désarmé, faiseur de barricades et lanceur de pierres. Politiquement, cette nouvelle donne imposa à l’OLP et à son dirigeant Yasser Arafat, une nouvelle stratégie d’action, et le rêve du retour à la patrie commença à prendre, de plus en plus forme. Quelques mois, plus tard, le combat se déplaça à l’intérieur des territoires occupés. De nouvelles figures politiques ont commencé à occuper l’espace médiatique. Feu Faycel Hoceini, Hanane Achraoui et Saeb Oreiqat ont acquis le droit de cité, au même titre, sinon plus, que leurs camarades qui ont mené la lutte de l’étranger.
Le 29 octobre 1988, les Palestiniens font un pas de plus en direction de la paix et reconnaissent, à l’issue d’un Conseil national, l’Etat d’Israël tout en plaidant pour l’édification de leur Etat indépendant.
L’option pacifique, jusque-là, écartée dans le conflit israélo-palestinien, devient incontournable. En 1991, des négociateurs israéliens et palestiniens se rencontrèrent dans la Conférence de Madrid. Le 13 septembre, c’est autour de Yasser Arafat de tendre la main à Isaâq Rabin.
Durant neuf ans, les pourparlers entre les deux parties trébuchèrent. Particulièrement lors du mandat de Benyamin Netanyahou. Mais avec l’avènement de Ariel Sharon, même le brin de paix devient impossible. Le cauchemar de la répression devient un pain quotidien. La conjoncture internationale aidant, les Palestiniens sont condamnés à devenir les Peaux rouges du Proche-Orient. Face à l’aveuglement des faucons, ils amorcèrent une nouvelle Intifada. Mais cette fois, en joignant à la pierre les explosifs et dynamites. En janvier 2001, la seconde Intifada éclate, mais cette fois sous la pression des frustrations et du désespoir.

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