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Passer outre les canaux officiels

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ALM : Quelle est, selon vous, la véritable dimension de la réaction algérienne contre la visite que comptait effectuait la délégation marocaine ?
Younès Moujahid : L’attitude algérienne est dangereuse à plusieurs égards. Tout d’abord, elle constitue une atteinte grave à la liberté de mouvement des citoyens des deux pays. Ce droit est universel et il est d’autant plus important qu’il s’agit des citoyens de deux pays voisins, unis par plusieurs types de relations. Ensuite, et c’est ce qui est encore plus grave, aussi bien le traitement réservé aux membres de la délégation marocaine, dont un bon nombre est constitué de journalistes, que le fait qu’ils aient été interdits de remplir leur mission, représente également une atteinte à la liberté d’exercer le métier d’informer. D’ailleurs, nous avons saisi plusieurs instances pour dénoncer cette interdiction. Nous comptons également, et vivement, sur une réaction de la part de la société civile et de la presse algériennes.

Avez-vous eu connaissance d’une quelconque réaction de ce genre ?
A l’heure où je vous parle, aucune réaction de la part des représentants des associations algériennes, ni des organes de presse ne nous a été signalée. La présence, ou l’absence, de ces réactions constituera un véritable baromètre aussi bien du degré de maturité de la société algérienne que des actions à entreprendre dans l’avenir. 

Multipliant les attaques contre le Maroc, Alger se dit même favorable à un dégel. Que pensez-vous de cette dualité ?
C’est un comportement qui est devenu typique au pouvoir algérien. Tantôt on tient des discours allant dans le sens du rapprochement et des liens séculaires entre les deux pays, tantôt on fait preuve d’agissements qui remettent tous les compteurs à zéro et qui prouvent  que l’objectif des autorités algériennes n’est pas la réconciliation, mais l’escalade et la provocation. Tout en soignant son image, en arborant le masque de la paix et du partenariat, les responsables algériens n’hésitent pas à user de tous les moyens pour nuire au Maroc, et donc, à toute possibilité d’entente.
Le traitement réservé aux journalistes et militants associatifs, avec des heures de séquestration, sans nourriture et sans moyens de communication, est un exemple flagrant d’une politique prônée depuis bien longtemps par le pouvoir algérien à l’égard du Maroc et qui n’obéit à aucune logique à part celle de la provocation.

Sur quelle base devrait commencer un dialogue sain avec nos voisins ?
Il faudrait trouver des moyens, autres que les canaux officiels, pour établir des relations saines et durables avec nos voisins. Celles-ci devraient inévitablement passer par les sociétés civiles des deux pays. Mais encore faut-il que le pouvoir algérien laisse faire.
Conscientes du danger d’une telle démarche, les autorités algériennes font tout pour que de tels liens ne soient jamais tissés. En empêchant les membres de la délégation de s’acquitter de leurs missions respectives, le pouvoir algérien a clairement affiché son refus de voir ces relations s’établir. A cela, il préfère des positions officielles aussi incohérentes que nuisibles.

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