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Plus d’un million de chômeurs au Maroc

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Ils devraient être plus de 1.049.000 personnes à chômer actuellement au Maroc. Un chiffre lourd qui se dégage d’un simple comparatif entre le nombre des personnes actives et le volume global d’emplois enregistré au titre des deux premiers trimestres de l’année en cours.

En effet, le Maroc a connu au titre du deuxième trimestre 2013 une augmentation de 2,1% de la population active âgée de 15 ans et qui se chiffre pour la même période à 11.900.000 personnes. Cet accroissement a engendré, pour sa part, une hausse de 0,2 point du taux d’activité passant à 49,2% contre 49% observé au titre du deuxième trimestre de l’année précédente. Le volume global de l’emploi s’est, quant à lui, fixé à 10.851.000 contre 10.707.000 une année auparavant.

Ces chiffres avancés par le Haut-Commissariat au Plan démontrent que le marché du travail a du mal à redresser la barre. Le taux de chômage se creuse davantage et ce malgré les efforts de l’économie marocaine à créer des postes pour absorber l’«inemployabilité» sur le plan national .

Le département d’Ahmed Lahlimi fait état dans sa dernière note d’information d’un taux de chômage de l’ordre de 8,8% au deuxième trimestre de l’année contre 8,1% enregistré durant la même période de l’année précédente. Compte tenu de cette variation, le nombre des chômeurs aurait grimpé de 100.000 personnes entre les deux périodes susmentionnées.

Au niveau spatial, le taux de chômage dans les zones urbaines a connu un passage de 12,3 à 13,8% en glissement annuel au moment où une légère baisse a été observée dans le monde rural, soit une transition de 3,5 à 3,2%. Le HCP souligne, par ailleurs, dans son bilan que les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont les plus touchés par ce fléau. Ainsi le taux de chômage observé au titre du deuxième trimestre 2013 a atteint, pour cette tranche d’âge, les 18,4% contre 17,1% une année auparavant.

Les personnes sans diplôme ont vu leur taux s’améliorer passant de 3,5 à 4,3% au deuxième trimestre de l’année en cours. Par contre, le sous-emploi des actifs a connu un repli. Son volume a reculé, entre les deux périodes, de 1.027.000 à 965.000 personnes au niveau national, soit de 475.000 à 431.000 personnes dans les villes et de 552.000 à 534.000 dans les campagnes. Le taux de sous-emploi est passé donc de 9,6 à 8,9% au niveau national marquant ainsi une baisse aux milieux urbain et rural passant respectivement de 8,8 à 7,9% et de 10,4 à 9,9%.

Notons qu’en matière d’emploi, 165.000 postes rémunérés ont été créés au deuxième trimestre de l’année en cours. Le plus grand lot revient au monde rural où 116.000 postes rémunérés ont été créés contre 49.000 au milieu rural. En revanche, l’emploi non rémunéré a observé une baisse de 21.000 postes au niveau national, soit un repli de 35.000 postes dans le rural et une hausse de 14.000 postes dans les zones urbaines. Et de souligner que la moitié des emplois créés a profité aux hommes.

Un contraste a été relevé par milieu de résidence, d’où les hommes ont exclusivement profité des postes créés au milieu urbain alors que les femmes restent les principales bénéficiaires dans le rural. A cet égard, le taux d’emploi s’est établi à 44,9% au niveau national contre 45% une année auparavant marquant une légère décélération en milieu urbain, soit 37,3% contre 37,7% le même trimestre de l’année passée ainsi qu’une légère amélioration en milieu rural atteignant ainsi les 56,4% contre 56% précédemment.

63.000 nouveaux postes dans le milieu urbain

Près de 144.000 postes d’emploi ont été créés par l’économie nationale sur la période allant du deuxième trimestre 2012 à celui de l’année en cours. Le milieu rural a taillé la part du lien, soit 81.000 postes créés en cette période contre 63.000 dans le milieu urbain. Par répartition sectorielle, le secteur «agriculture, forêt et pêche» est à l’origine de la quasi-totalité des emplois créés avec 136.000 postes additionnels, soit une hausse de 3,2 % du volume emploi du secteur. L’industrie, pour sa part, a vu le nombre de ses postes s’améliorer de 3 % pour s’établir à 37.000 nouveaux postes au moment où celui des services n’en a créé que 5.000 contre une moyenne annuelle de 85.000 durant les cinq dernières années. Ce ralentissement est expliqué principalement par la baisse de l’emploi dans certaines branches, notamment le  «transport entrepôts et communication» et les  «banques, assurances et activités immobilières». Les deux branches ont, dans ce sens, perdu respectivement 20.000 et 18.000 postes. En revanche, le secteur du BTP a été fortement touché perdant ainsi près de 38.000 postes entre les deux trimestres et affichant par conséquent un repli de 3,7 % du volume d’emploi du secteur.

Hausse de 2,7% du volume d’emploi de l’agriculture

A l’exception du secteur du BTP qui a perdu en milieu urbain 49.000 postes, soit une baisse de 7,3 % du volume d’emploi du secteur, tous les autres secteurs ont contribué à la création d’emplois. Les services dans les villes ont vu leur volume d’emploi du secteur grimper de 1,5% se renforçant de 53.000 nouveaux postes. Il en est de même pour le secteur de l’agriculture qui a connu un pic de 11% dans le milieu urbain résultant de la création de 29.000 postes d’emploi. L’industrie, y compris l’artisanat, a contribué pour sa part avec 26.000 postes, en hausse de 2,6% en glissement annuel au moment où les activités mal désignées ont observé un additionnel de 4.000 postes.
En revanche, le secteur des services a perdu 48.000 postes dans le monde rural, soit un repli de 7,3% de son volume dans cet espace. Le secteur agriculture forêt et pêche, lui, a contribué par la création de 107.000 nouveaux postes dans le rural affichant une variation positive de 2,7% du volume d’emploi du secteur. Le volume de l’industrie, pour sa part, s’est amélioré de 5,4 % dans les zones rurales avec la création de 11.000 postes. Une création similaire a été observée au niveau du BTP dont le volume d’emploi du secteur a connu une hausse de 3,1 %.

Caractéristiques de la population active en chômage

Selon le Haut-Commissariat au Plan, quatre chômeurs sur cinq sont des citadins, soit une tranche de 83,2%. En outre, deux sur trois sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans, ce qui correspond à un taux de 67,9%. Le HCP souligne par ailleurs que un sur quatre chômeurs est diplômé de niveau supérieur, soit 24,6 %. De même, un sur deux (51,3 %) est primo-demandeur d’emploi et près de deux sur trois (66,2%) chôment depuis plus d’une année. Par ailleurs, la principale circonstance suite à laquelle les chômeurs se sont retrouvés en situation de chômage est l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur ou licenciement. Un fait confirmé par 26,7% des concernés. 20,9% de chômeurs attribuent leur situation à l’arrêt d’étude suite à l’obtention d’un diplôme au moment où 16,5 % évoquent l’arrêt d’étude sans l’obtention de diplôme.

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