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Polémique au sein du RNI : le bras de fer continue entre Mezouar et Mansouri

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La tension qui ne cesse de s’accentuer au sein du Rassemblement national des indépendants (RNI) est l’une des polémiques les plus ferventes ayant marqué la vie partisane durant l’année 2009. En effet, le bras de fer entre Mustapha Mansouri, président du RNI, et Salaheddine Mezouar, membre du bureau exécutif du RNI, continue. Salaheddine Mezouar mène depuis le mois du Ramadan un «mouvement réformateur» au sein du parti de la Colombe et s’oppose à la gestion du parti sous la présidence de Mustapha Mansouri. A la veille de la fin de l’année, la tension entre le président de la Chambre des représentants et le ministre de l’Economie et des Finances a atteint son apogée à tel point que les observateurs de la scène politique ont commencé à parler des prémisses d’une scission au sein du RNI. En effet, la décision récente du « mouvement réformateur» de réunir le Conseil national du parti a jeté de l’huile sur le feu. Salaheddine Mezouar a annoncé, vendredi 25 décembre, la tenue de ce conseil les 23 et 24 janvier. Lors d’une conférence de presse organisée, vendredi 25 décembre, à Casablanca par le bureau exécutif et marquée par l’absence du président du parti, Salaheddine Mezouar a fait savoir que «le bureau a décidé, conformément à la délégation de la gestion des institutions du parti de la part du président et conformément au règlement intérieur, de réunir le Conseil national du parti». Mustapha Mansouri n’a pas tardé de réagir à la démarche du mouvement réformateur et ce, en engageant un procès contre ses détracteurs. Le président du RNI a décidé, lundi 28 décembre, de déposer une plainte auprès du tribunal compétent contre la décision du clan de Mezouar de réunir le Conseil national. M. Mansouri affirme que la décision de Mezouar n’est pas conforme aux règlements du parti. «La décision de certains membres de réunir le Conseil national en mettant à l’écart l’institution de la présidence du parti est une décision illégale et illégitime. Cette décision n’est pas conforme aux statuts et aux règlements du RNI», a expliqué M. Mansouri dans un entretien accordé à ALM. Le président du RNI a précisé, en outre, qu’il est pour la tenue du Conseil national mais dans un cadre légal. La sortie médiatique de Mansouri a poussé les réformistes à riposter. Ainsi, le clan de Mezouar a affirmé que la décision de la tenue du Conseil national est une sanction pour Mustapha Mansouri à partir du moment qu’il n’a pas réuni le Conseil national durant l’année 2009, alors que les statuts du parti disposent, selon les réformistes, que ce conseil doit être tenu une fois par an. Selon les réformistes, la décision de la tenue du conseil est également légale et régulière en vertu de la délégation de pouvoirs accordée par Mansouri à Mezouar. Justement, cette délégation de pouvoirs est l’un des points qui continuent de faire la polémique. Il faut rappeler que la tension au sein du parti de la Colombe a été relativement apaisée après une brève entente conclue entre les deux camps. Aux termes de cette trêve qui n’a pas duré longtemps, M. Mezouar s’est vu confier la mission de superviser les structures du RNI via une délégation de pouvoirs. Toutefois, le président du RNI n’a pas tardé pour annoncer le retrait de sa délégation de pouvoirs au profit de Salaheddine Mezouar. Le clan de Mezouar, pour sa part, rejette ce retrait. «La délégation de pouvoirs a été signée par le président et a été homologuée par le bureau exécutif. En plus, le retrait dont parle aujourd’hui Mansouri n’est pas valable. Juridiquement, une délégation ne peut être retirée que si l’objet en vertu duquel elle a été accordée n’a pas été rempli», soutient un membre du bureau exécutif proche de Mezouar.
Les tentatives d’apaisement de la tension au sein du parti se multiplient. Selon une information relayée par la presse, le bureau exécutif du RNI a décidé, lors de sa réunion tenue mardi 29 décembre, de réunir le comité central du parti le 16 janvier pour examiner les derniers développements de la crise qui ébranle le parti. La tension au sein du parti de la Colombe est encore loin d’être apaisée. Le duel Mansouri-Mezouar promet de nouveaux rebondissements durant l’année 2010.

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