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«Pour une approche sectorielle du Sida»

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Aujourd’hui Le Maroc : Quel bilan faites-vous du Programme national de la lutte contre le Sida (PNLCS) durant sa phase 2002-2005 ?
Dr. Hamida Khattabi : Nous avons réalisé d’excellents résultats! En témoigne d’ailleurs la réaction du Fonds mondial de la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Le Maroc est le premier pays à bénéficier de son aide pour une deuxième période de deux années, et ce du 2005 à 2007. Le Fonds a commencé à travailler en parfaite collaboration avec le ministère de la Santé depuis 2003. Il a décidé de continuer son action au Maroc parce qu’il a vu l’énorme travail de la lutte contre le Sida réalisé sur le terrain. Le PNLCS est financé à hauteur de 50% par chacun de ces deux partenaires.

Votre prochain programme sera entamé l’année prochaine. Quel en sont les grandes lignes ?
Nous débuterons la phase 2006-2010 par une large campagne de communication sur le Sida au Maroc, prévue pour le premier trimestre de l’année prochaine. Aujourd’hui, le nombre de séropositifs est estimé entre 16.000 et 20.000. Dans notre prochain programme, notre action sera plutôt focalisée sur une approche sectorielle. C’est ainsi que nous comptons travailler en partenariat avec le ministère de la Justice, le ministère de l’Education nationale ainsi que le secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse.

Que comptez-vous faire précisément avec le ministère de la Justice ? 
Vous savez, nous misons beaucoup sur le volet partenariat. Et c’est dans ce sens-là que nous allons intégrer des plans sectoriels dans notre prochain programme. À cet effet, le ministère de la Santé compte travailler en collaboration avec l’administration pénitentiaire. Il faut noter aussi que cette dernière est appuyée par l’Onusida qui veut établir un plan de lutte sectoriel dans les prisons.  

Quel est le nombre des malades traités actuellement ? 
Il y a 1120 séropositifs qui suivent actuellement un traitement au Maroc. Et c’est le ministère de la Santé qui prend en charge entièrement les malades, aussi bien pour le traitement que pour le suivi médical. En plus de la fameuse trithérapie et des anti-rétroviraux, il ne faut pas oublier le traitement des infections opportunistes, notamment la tuberculose. Des fois, le suivi biologique d’un malade revient plus cher qu’une trithérapie. Avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, le prix du traitement a été réduit de façon considérable.  Si aujourd’hui il oscille entre 700 et 800 dirhams par moi, il y a dix ans, il était à 13.000 dirhams. Je précise encore une fois que le traitement est gratuit pour les malades et que c’est le ministère de la Santé qui assure la prise en charge.
 
Le Programme national de la lutte contre le Sida s’attaque aussi aux IST. Pourquoi ?
Les Infections sexuellement transmissible (IST) sont effectivement concernées par le programme. D’ailleurs, dans le jargon médical, nous disons que les IST font le lit du Sida !  En fait, le programme a deux principales missions, à savoir une surveillance épidémiologique et une planification des actions. Dans le second volet, nous avons prévu trois axes dont l’amélioration de la qualité de la prise en charge des malades atteints d’IST curables. La lutte contre le Sida est une stratégie de prévention du Sida. Il y a également un axe réservé à une stratégie IEC ( Information, Education, Communication) avec la société civile. En matière de lutte contre le Sida, la société civile fait du bon travail. C’est pour cette raison-là que nous continuerons sur notre approche multisectorielle et multidisciplinaire du fléau.

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