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Pourquoi l’Etat monte la pression

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Les adlistes de la ville d’El Hajeb ont qualifié cette bourgade, dans un récent communiqué, d’"Abu Gharib". Ils disent avoir été victimes de violations de leurs droits et de mauvais traitements de la part des forces de l’ordre intervenues pour mettre fin à une réunion illégale d’une cinquantaine de personnes, dimanche dernier. La véhémence verbale des adlistes accompagne l’accroissement, ces dernières semaines, de leurs activités sous couvert de "journées portes ouvertes" organisées partout dans le Royaume malgré les multiples interventions des forces de l’ordre et la mise en garde du ministre de l’Intérieur.
Jeudi 6 juillet 2006, le parquet de Tanger a convoqué 12 membres de cette association pour les poursuivre suite à l’organisation, le 24 mai dernier, d’une réunion en présence de plus de 100 personnes dans le domicile d’un responsable d’Al Adl. A Guercif, le tribunal de première instance vient de renvoyer au 12 juillet les procès de neuf membres de la même mouvance poursuivis pour les mêmes motifs. Le tribunal de première instance en a fait de même à l’encontre de 15 adlistes dont le procès a été ajourné pour le 12 juillet également. A Mohammédia, c’est Abdellah Hakimi qui est poursuivi par la justice pour avoir organisé chez lui une autre réunion illégale malgré les interdictions qui lui avaient été signifiées par les autorités locales. A Fkih Bensaleh, 140 membres d’Al Adl ont été arrêtés pendant plusieurs heures, lundi dernier, avant d’être relâchés.
L’option des autorités (arrestations massives puis relaxe générale ou alors procès ajournés pour des dates lointaines) reste assumées à plusieurs égards et les adlistes semblent en profiter à fond tout en ne s’empêchant pas de se mettre dans la peau de la victime. 
Face aux descentes policières, ils multiplient les imprécations et les communiqués incendiaires. Mais surtout des soirées réunissant des dizaines d’adeptes au nez des forces de l’ordre. Les adlistes répondent ainsi à l’appel de leurs "guides", dont le cheikh "visionnaire", qui ont appelé à passer outre les mises en garde et les arrestations puisque, avaient-ils déclaré, la guerre est désormais celle des autorités "contre Dieu" et non plus des autorités contre leur secte.
Leur "égérie", Nadia Yassine, en attendant la reprise de son procès, était encore en tournée européenne pour dire tout le mal qu’elle pensait du régime marocain et au plus haut niveau.  La "cartésienne" d’Al Adl a de plus choisi les supports de ses délires parmi une certaine presse connue pour ses positions : le quotidien "El Pais" et "La Razon".
Al Adl, dans sa nouvelle surenchère, a décidé d’"extraterritorialiser" son conflit ouvert avec les autorités marocaines. Ses sympathisans, aiguillonnés par des membres ayant fait le déplacement à l’étranger, ont commencé à multiplier les manifestations de soutien. Bruxelles a déjà eu la sienne, comme Amsterdam et Madrid. Une autre manifestation est prévue à Londres.
Au niveau national, les appels à la "solidarité" lancés par la hiérarchie des adlistes n’ont pas trouvé preneurs sauf chez l’AMDH (Association marocaine des droits de l’Homme). Les "islamistes de salon" (PJD), comme les qualifie Nadia Yassine, se sont abstenus malgré quelques appels de leurs bases.
Al Adl Wal Ihssane joue à fond, scénario grandeur nature, le remake de ces précédentes "guerres", avec plus de mobilisation et un discours encore plus radical. La "vision 2006" de Abdesslam Yassine semble y être pour beaucoup…

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