Le rapport d’ANARUZ sur les violences basées sur le genre au Maroc, présenté mercredi à Rabat, s’est référé aux témoignages de 864 femmes victimes de la violence et de 1.779 cas de violences enregistrées entre le 1-er septembre 2005 et le 15 février 2006. Il ressort de ce rapport que 91,7 % des femmes ont subi des violences de la part de leur mari ou autres personnes avec lesquelles elles entretiennent des relations intimes.
Le mari vient en tête avec 79,1 %, suivi de l’ex-mari et du fiancé ou du petit ami avec respectivement 7,9 % et 4,7 %. La proportion des femmes qui ont subi des violences par un membre de leur famille ou de leur belle-famille ne dépasse pas, quant à elle, les 4,5 %.
Réparties selon leurs formes, ce sont les violences juridiques qui sont le plus déclarées avec 43,9 %, suivies des violences physiques puis psychologiques avec respectivement 26,2 % et 18,7 %.
Les violences sexuelles et celles économiques viennent en dernier avec des taux respectifs de 9 et 2,2 %. L’analyse de la fréquence des violences physiques fait ressortir que 74 % des femmes déclarent qu’elles les subissent souvent, 22,3 % avec une fréquence moyenne et 3,8 % rarement.
Il ressort du rapport que les plaintes adressées aux centres d’écoutes sont formulées par des femmes analphabètes (38,5 %), suivies de celles dont le cursus scolaire ne dépasse pas le niveau primaire (63,7 %) et de celles ayant fait des études supérieures (7,7 %).
Toujours selon ce rapport, 18 % femmes affirment avoir perdu plusieurs fois leur travail, 3 % sont sans travail et dans 88 % des cas, ces violences ont des répercussions sur leur santé.
Le rapport d’ANARUZ a été réalisé en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme.
Le réseau ANARUZ a été créé en 2004 lors d’un atelier de concertations ayant réuni plusieurs associations et centres d’écoute.