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ALM : La Régie autonome de transport en commun est sur le point de déposer le bilan. Comment la communauté urbaine de Casablanca a-t-elle réagi ?
Saâd Abassi : Au niveau de la communauté, nous avons essayé par tous les moyens de sauver ce qui est à sauver, de permettre à ce service public de continuer. La CUC a pris en charge 80 millions de dirhams des dettes de la régie. Elle a renfloué ses caisses à hauteur de 4 millions de dirhams pour les deux mois écoulés. Ce qui correspond à presque la masse salariale de la régie. Nous essayons de déloquer un montant équivalent pour la fin du mois. Parce qu’il faut dire qu’aussi bien l’usager que le salarié sont les victimes toutes désignées de cette situation.
Mais le problème n’est pas celui de renflouer les caisses de la régie. C’est comment faire pour qu’elle soit rentable…
Absolument et pour cela, il y a un certain nombre de mesures qu’il fallait prendre. Notamment renouveler le parc de la régie, revoir les lignes pour permettre à la régie d’avoir des lignes rentables et faire en sorte que la gestion de l’entreprise soit moderne. En premier lieu, diminuer le personnel puisque la régie a un sureffectif sans pareil. Malheureusement, ces mesures n’ont pas été prises à temps et maintenant la régie est au bord de la faillite. Au dirham symbolique, elle ne trouvera pas preneur.
Est-elle donc privatisable ?
Il semble que la décision de la privatiser ait été déjà arrêtée. Sauf qu’avec 50 milliards de centimes comme dettes, personne ne peut s’y engager. Cela d’une part, d’autre part, les sociétés privées de transport en commun doivent des sommes colossales à la communauté urbaine. Cela avoisine les six milliards de centimes. Si la communauté perçoit cette manne, on peut la verser à la régie, mais le problème c’est comment obliger les sociétés privées à payer leurs dettes ?
D’après vous, le sort de la régie est scellé…
Ce n’est pas une décision qui me revient. La régie a un conseil d’administration et c’est lui qui doit décider de l’avenir qu’il veut réserver à l’entreprise. Ceci étant, je continue à dire que le service de transport public doit être préservé. Pour une ville comme Casa, il y a un intérêt particulier à sauvegarder la Régie. La cité doit contribuer à pérenniser ce service. Maintenant, ils veulent privatiser et la ville sera bientôt à la merci du privé…
Je ne suis pas contre les entreprises privées de transport ou autres, mais il y a des craintes réelles quant au rôle social du transport en commun. Le privé, lui, est intéressé par sa marge bénéficiaire et n’arrête pas de réclamer l’augmentation des tarifs. La situation, à mon sens, est désolante. Et figurez-vous que dans les quartiers périphériques de la ville, les gens ont recours comme par les temps lointains aux carrosses pour leur déplacement, y compris les étudiants des facultés. C’est honteux…

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