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Procès de Sharon : L’initiative belge

En juin 2001, la Belgique a appliqué pour la première fois la notion de la compétence universelle en matière judiciaire pour poursuivre Ariel Sharon pour génocide et crime de guerre . Ce fut une véritable bombe qui a ébranlé le monde et notamment Israel et ses inconditionnels alliés. C’est à la suite d’une plainte déposée par 23 palestiniens rescapés du massacre de Sabra et de Chatila qu’un Premier ministre en fonction a été mis en cause par le parquet de Bruxelles.
C’est sur la base d’une loi de 1993 que les juges de la chambre des mises en accusation ont instruit cette affaire.
Cette loi autorise n’importe quel juge belge d’instruire des plaintes pour crime contre l’humanité ou crime de guerre quel que soit le lieu où ils ont été commis et quelle que soit la nationalité des victimes et des accusés. Le bourreau Ariel Sharon ne pouvait échapper à cette loi pour avoir été le commanditaire d’un crime aussi terrifiant que celui de Sabra et Chatila. Rappelons-nous : en septembre 1982, deux à quatre mille enfants, vieillards et femmes palestiniens ont été atrocement martyrisés avant d’être exécutés par les milices chrétiennes libanaises à la solde de l’armée israélienne. Cette dernière qui occupait le sud Liban à l’époque était dirigée par le ministre de la défense Ariel Sharon lequel avait donné son assentiment à l’entrée des milices dans les camps de réfugiés palestiniens. Son commandement et les soldats ont assisté passivement à ce « nettoyage ethnique » d’une sauvagerie inouïe. Ce massacre avait provoqué une immense émotion dans le monde y compris en Israel.
Quelques mois après l’exécution de ce génocide, une commission d’enquête avait été créée et a fini par établir un rapport accablant à l’encontre d’Ariel Sharon et son commandement. Le président de la cour suprême, Itzhak Kahane, a estimé que le sanguinaire Sharon portait une responsabilité personnelle dans cette tragédie. Sous la pression de la communauté pacifiste en Israel et celle internationale, Sharon a été obligé de démissionner de son poste de ministre de la défense.
Cette responsabilité reconnue n’a pas entraîné une poursuite judiciaire conséquente puisque selon la loi israélienne il faut l’accord du gouvernement pour que l’appareil judiciaire puisse entamer cette procédure. Si c’est cela la démocratie israélienne donné comme exemple dans la région, c’est que vraiment la démocratie tourne à l’envers.
Le rapport Kahan a eu le mérite toutefois de culpabiliser directement Ariel Sharon et son commandement. Et sur la base de ce rapport que le parquet de Bruxelles a poursuivi le Premier ministre israélien pour crime de guerre et génocide. D’autant plus qu’une loi promulguée en Belgique en 1999 ne reconnaît pas l’immunité accordée usuellement aux gouvernants en exercice. Une loi qui fait honneur à la justice belge et aux politiques de ce pays qui a condamné avec vigueur aujourd’hui, l’autre génocide du bourreau Sharon dans les territoires occupés notamment à Jenine.

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