Protestation d’un groupe de Facebook de 36.000 membres

Le Maroc a le coût moyen le plus élevé de minutes cellulaires payées d’avance et affranchies dans le Monde arabe. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Groupe arabe des conseillers analystes des tarifs cellulaires (Arab Advisors Group analyzes the cellular tariffs). Suite à cela, une journée nationale sans portable a été organisée dimanche 30 mai au Maroc. Le groupe initiateur de l’événement est né sur la grande toile à travers le réseau social Facebook et compte plus de 36.000 membres. «L’État par le biais de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) ne protège pas assez le consommateur contre les prix pratiqués par les opérateurs nationaux. Cela est suffisant pour motiver la création d’un groupe de consommateurs mécontents de ces prix exorbitants», déclare Jalil El Outmani, membre du groupe «La Journée nationale sans portable». Ainsi, le rapport fait sur la base d’une liste de 53 opérateurs de téléphones mobiles dans 19 pays arabes souligne que l’Egypte offre, pour sa part, les plus bas coûts moyens à la minute sur les téléphones mobiles payée d’avance et affranchie. Une donnée qui a motivé encore plus la création du groupe organisateur de «La Journée nationale sans portable». «Cela est une initiative qui devrait être suivie par d’autres actions si les opérateurs nationaux ne répondaient pas à nos doléances. Aujourd’hui, les opérateurs Télécoms sont amenés à écouter le client. Il est inconcevable que le Maroc reste le pays le plus cher, payer une communication d’une minute avec trois baguettes de pain, c’est un scandale!», proteste M. El Outmani. «La plupart des Marocains qui ont participé à cette journée sont unanimes sur le prix cher du téléphone portable et la qualité des services de clientèle et technique. Le prix de la communication téléphonique ne devrait pas dépasser un dirham au maximum et le SMS les 20 centimes au maximum. Un service technique gratuit et un service de qualité qui respecte le client marocain devenu exigeant vu le prix qu’il paye», souligne M. El Outmani. Et citant en exemple Maroc Telecom, M. El Outmani s’insurge, «pour ce qui est de l’opérateur historique national, il fait un chiffre d’affaires fou de 30,3 milliards de dirhams et génère un résultat de 14 milliards de dirhams, soit 46% de marge, transféré principalement à l’étranger». Par ailleurs, le rapport du groupe arabe de conseillers indique que le Maroc a le coût par minute de communication moyen affranchi le plus élevé dans la région suivie de la Mauritanie. Quant aux cadences moyennes payées d’avance, le Maroc a également le taux le plus élevé suivi du Liban. «Si nous nous comparons à des pays tels que la Finlande, les Pays-Bas, la Suède, le Luxembourg, la Suisse, plus riches que le Maroc et avec un pouvoir d’achat plus élevé, le client peut avoir un très bon abonnement à moins de 20 dollars par mois (si on se réfère aux études de l’OCDE). Aujourd’hui, le consommateur marocain met l’Etat (ANRT) et le secteur Télécoms devant ses responsabilités. Nous sommes tous amenés à penser à l’intérêt commun, celui du consommateur et de notre économie nationale. En somme : une petite initiative, un grand début», conclut M. El Outmani.