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QOUSSAÏ, discret et efficace

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Cette impression avait été renforcée lorsqu’il a été promu par son père au rang de responsable de la défense de Bagdad, à la faveur d’une vaste réorganisation du commandement de l’armée irakienne, annoncée en mars dernier à l’approche de la menace de la guerre contre l’Irak décidée par la coalition anglo-britannique. Qoussaï, qui dirigeait déjà la Garde Républicaine, corps d’élite du régime, s’était vu confier en mai 2001 l’un des deux postes d’adjoint au chef du bureau militaire du parti Baâth au pouvoir. Cette entrée dans la direction du parti lui conférait des responsabilités plus larges et lui donnait l’occasion de participer à la prise de décision politique et de conforter son influence sur les forces armées. « Il aura l’occasion de participer à la prise des décisions politiques (…) après s’être occupé uniquement de questions militaires », affirmait un diplomate qui était en poste à Bagdad au moment de cette nomination. Qoussaï avait une réputation d’homme discret et efficace, bénéficiant de la confiance de son père qui le charge des dossiers de sécurité sensibles. Son irruption sur le devant de la scène laissait à penser que Saddam Hussein avait choisi son fils cadet, 37 ans, pour une éventuelle succession. Préservant jalousement sa vie privée, il apparaissait rarement à la télévision et présidait plus rarement encore des réunions publiques. Diplômé en droit de l’université de Bagdad, marié et père de trois enfants, Qoussaï veillait personnellement à l’attribution des postes de responsabilité et à la répartition des bénéfices de la contrebande entre les membres du clan des Takriti. Lui-même tirait de substantiels profits de la filière d’exportation du pétrole irakien. Qoussaï n’était pas un grand voyageur, mais connaissait bien trois pays de la région, la Turquie, l’Iran et la Syrie. Il aurait échappé en 2001 à une tentative d’assassinat perpétrée par deux hauts responsables des services irakiens de sécurité, dont l’un a réussi à prendre la fuite. Qoussaï s’était fait remettre sur ordre de son père environ un milliard de dollars par la Banque centrale irakienne quelques heures avant le déclenchement de l’offensive militaire américano-britannique. Selon un dissident irakien exilé, seul lui et le secrétaire privé de Saddam Hussein, Abid Hamid Mahmoud Al Takriti, capturé en juin, étaient informés de l’endroit où se trouvait l’ancien dictateur. Oudaï était considéré comme trop irresponsable pour pouvoir être mis dans la confidence. Selon les experts, le fils cadet du dictateur n’a pas joué un rôle primordial dans la guerre du Golfe, en 1991. Il est, en revanche, apparu comme une des figures de la répression qui a suivi le conflit, ordonnant des exécutions de masse et usant de la torture pour écraser le soulèvement chiite.

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