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Rabat-Alger : Le face-à-face

Le Maroc a choisi le langage de la frontalité. Aux dirigeants algériens qui affirment d’un côté qu’ils ne sont pas les tuteurs du polisario et de l’autre empoignent le dossier à pleines mains comme des ayant-droits, le Maroc a opposé la stratégie du jeu cartes sur table. Il dresse une série de pièces à conviction, prouvant l’implication totale et délibérée de l’Algérie dans le conflit du Sahara. La goutte qui a fait déborder le vase semble moins venir de la récente reconnaissance par l’Afrique du Sud de la chimérique Rasd que de la teneur du discours du président algérien devant l’Assemblée générale de l’ONU.
Pour un chef d’Etat qui passe son temps à marteler que le conflit du Sahara ne l’intéresse pas, Abdelaziz Bouteflika a commis une incongruité en plaçant de tête des priorités d’Alger le dossier du Sahara. A cette occasion, il a sorti toutes les vieilles arquebuses dont se servent les autorités algériennes depuis 30 ans : un conflit de «décolonisation inachevée», «l’Algérie ne peut ni ne veut se substituer au peuple du Sahara occidental». Ces propos ont succédé à la lettre, datant du 18 août, et adressée par le président algérien au Secrétaire général des Nations unies. Dans cette lettre, Abdelaziz Bouteflika avait qualifié le Maroc de «puissance occupante». C’était le coup en trop. Il fallait répliquer. La réponse du Maroc a pris la forme d’un long mémorandum adressé au secrétaire général des Nations Unies.
Le qualifiant de «totalement erroné et déplacé», le Maroc a redéfini le concept de «puissance occupante» selon le sens communément admis par la charte des Nations Unies et le droit international. Le Maroc a précisé de surcroît que la responsabilité de l’Algérie dans ce conflit remonte à 1973. Elle est totale : «engagement militaire, appui financier et logistique, mobilisation et encadrement diplomatiques, manquements au droit international humanitaire etc».
Le mémorandum ne s’est même pas attardé sur le fait que l’Algérie héberge à l’intérieur de ses frontières le polisario. En revanche, le mémorandum a cité les différents documents adressés par les autorités algériennes aux Nations Unies et qui prouvent, si besoin en était, qu’Alger est impliqué sans demi-mesure dans le dossier. Maintenant que Rabat a pointé publiquement du doigt Alger, il faut s’attendre à une réaction. La position du Maroc a été frontale et significative d’une détermination à trouver une solution politique à un conflit qui dure depuis 30 ans. Comment va réagir le président algérien à cette invitation à jouer carte sur table ?

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