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Sable de construction : La triche à grande échelle

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Le danger plane sur le secteur de l’habitat. Il ne s’agit pas de la hausse des prix de l’immobilier ni de la chute de vente des appartements, mais plutôt de la fiabilité des constructions. La mise en garde est venue du ministre de l’équipement et du transport, Aziz Rabbah au Parlement. Après l’institution d’une nouvelle taxe sur le sable et la hausse des prix sur le marché national, des matériaux de substitution de mauvaise qualité sont apparus et sont utilisés par certains constructeurs. «J’appelle les citoyens à plus de vigilance. Certains matériaux de substitution sont apparus pour remplacer le sable dont les prix ont augmenté», a lancé le ministre. Lorsqu’on connaît l’importance de la qualité du sable dans le cycle de construction des habitations, le risque de la multiplication des effondrements dans l’avenir reste très probable. Cette menace intervient à un moment où le débat bat son plein dans le secteur sur l’impact de la taxe instituée sur le sable par la nouvelle loi de Finances. «La flambée des prix était prévisible sous l’effet de la taxe et ses accessoires. Vu que cette taxe n’est pas déductible, elle augmente artificiellement le chiffre d’affaires. Lors du débat sur la loi de Finances au Parlement, nous avons attiré l’attention du gouvernement sur la répercussion de la taxe sur le coût final pour les acheteurs mais en vain», explique Othmane Mernissi, président de l’Association professionnelle marocaine des producteurs de granulats. Le prix du sable issu des dunes est actuellement vendu à 252 dirhams le m3/hors taxe alors que le prix du sable de dragage sur le marché oscille entre 180 et 190 DH le m3/HT. Les prix peuvent changer d’une région à une autre. De son côté, le ministre de l’équipement et du transport a affirmé que son département suit de très près le dossier. «Nous travaillons avec plusieurs départements sur le dossier, notamment le ministère des affaires générales et de la bonne gouvernance, vu que c’est le ministère qui est chargé du contrôle des prix», a-t-il ajouté. Rabbah a promis des solutions dans un futur proche avec l’entrée en vigueur de la réforme du secteur des carrières, notamment du sable. Concrètement, il s’agit, selon le ministre, d’aller dans le sens de la libéralisation du secteur, comme ce fut le cas des carrières de ghassoul, qui font l’objet désormais d’appels d’offres ouverts. Il est également question de mettre en place une commission conjointe avec les parties prenantes. In fine, le but est de créer des zones industrielles, dédiées aux matériaux de construction, à proximité des carrières, capables de générer des emplois et une forte valeur ajoutée dans le respect des normes environnementales. Le projet de loi qui sera soumis au Parlement prévoit en outre des contrôles financiers stricts.  Mais face à cette vision très optimiste, la réalité est tout autre. Car en attendant l’adoption du projet de loi qui pourra prendre de long mois dans les deux Chambres parlementaires, les prix du sable sur le marché seront encore élevés et rien n’indique, du moins dans un futur proche, une baisse des tarifs. La situation est d’autant plus sensible que les matières de substitution gagnent du terrain avec des risques énormes à moyen terme.

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