Sa Majesté le Roi Mohammed VI a réaffirmé la volonté du Maroc de poursuivre sa politique de «la main tendue» pour parvenir à une réconciliation totale avec les parties concernées par le conflit du Sahara. Un message fort à l’égard de l’Algérie qui parraine les séparatistes du Polisario. «Nous réaffirmons la ferme volonté du Maroc de poursuivre sa politique de la main tendue, pour rapprocher les points de vue et aplanir les différends, consolider la confiance par le dialogue et parvenir à une réconciliation totale et globale avec toutes les parties concernées par le conflit du Sahara», a indiqué le Souverain dans son discours adressé mercredi à la Nation à l’occasion du neuvième anniversaire de son accession au Trône. Le Souverain réaffirme ainsi l’attachement du Maroc à la proposition d’autonomie élargie dans les provinces du Sud comme solution équitable et durable au conflit artificiel du Sahara. Une proposition faite par le Royaume, il y a trois ans, pour permettre à ce conflit qui n’a que trop duré de trouver son chemin vers la solution. En effet, le 6 novembre 2005, SM le Roi Mohammed VI a annoncé, dans le discours de la Marche verte, la disposition du Royaume à octroyer un statut d’autonomie au Sahara, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Par la même occasion, le Souverain annonce la restructuration du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), balisant la voie vers une solution de compromis, garantissant aux habitants du Sahara de larges prérogatives d’auto-gestion, et aux séquestrés la possibilité de rallier la mère-patrie pour participer à l’édification démocratique, et moderne, du Maroc d’aujourd’hui et de demain. Joignant l’acte à la parole, le Souverain a appelé à la mise en place d’un large processus de consultations internes autour de la solution d’autonomie. Il était question de parvenir à « une conception nationale cohérente et réaliste d’une autonomie garantissant à tous les habitants du Sahara la possibilité de gérer leurs affaires régionales, dans le cadre de la démocratie et de la suprématie de la loi », indiquait le Souverain dans son discours. Depuis, la machine s’est emballée et les concertations sont allées bon train, que ce soit au niveau du Corcas ou au niveau des partis politiques appelés, chacun de son côté, à formuler des propositions au sujet de l’offre marocaine pour tourner la page du conflit. Le 25 mars 2006, c’est à Laâyoune, capitale du Sahara marocain, que le Souverain procède à l’installation du Corcas, nommant ses membres parmi les habitants du Sahara, avec à leur tête Khalli-Henna Ould Errachid. Une initiative dont l’importance politique ne pouvait passer inaperçue, puisque, -au-delà de sa portée démocratique -, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes venait montrer, à la face du monde, que le Polisario n’est pas «le seul et unique représentant des Sahraouis». Sur le plan extérieur, SM le Roi Mohammed VI initie une campagne diplomatique internationale pour expliquer le bien-fondé de l’initiative marocaine d’octroyer un statut d’autonomie aux provinces sahariennes. Le Souverain a dépêché des émissaires à travers le monde, notamment dans les pays membres du Conseil de sécurité. Le Royaume a donné la primeur de cette tournée diplomatique internationale à la France, qui a profondément salué «l’audace» et «la pertinence» de la proposition d’autonomie. Autant, d’ailleurs, que l’Espagne, qui a vu dans l’offre du Royaume «une bonne base de discussion». Une large adhésion internationale se déclenche à la faveur de l’offre marocaine. L’axe Paris-Madrid-Washington constitue le point fort de cette remarquable adhésion, renforcée par le soutien arabe indéfectible, l’appui africain, asiatique, et même latino-américain.
L’offensive diplomatique marocaine a préparé le terrain à la présentation, le 10 avril 2007, de l’offre d’autonomie au Conseil de sécurité, qui a salué dans ses deux résolutions (1754 et 1813) le caractère « sérieux » et « crédible » des efforts du Royaume pour trouver une solution politique négociée, et mutuellement acceptable, au conflit.
De l’autre côté, c’est-à-dire à Alger et Tindouf, c’est la confusion totale. Le débat serein cède la place à l’agitation gratuite. Alger et le Polisario s’accrochent à la thèse éculée et « irréaliste » de « l’indépendance », et ont fini par faire l’unanimité internationale contre eux.
Paris soutient le plan d’autonomie
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