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Sahara : le Maroc pose ses conditions

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Le Maroc est disposé à négocier avec le Polisario pour parvenir à un accord susceptible de mettre fin au conflit autour du Sahara marocain. C’est ce que déclare Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, à l’agence «Europa Press».
L’offre marocaine affirme que le Maroc est pour un accord qui définira les contours d’une large autonomie pour les régions du Sahara marocain. Accord que pourraient conclure les deux parties après une série de négociations avant de le soumettre à une consultation, ajoute Fassi Fihri pour qui une telle éventualité ne remettrait pas en cause le rôle de l’ONU, ni d’ailleurs la primauté de la légalité internationale.
Dans le compte rendu d’«Europa Press», Fassi Fihri affirme qu’un tel accord et une telle autonomie ne sauraient signifier indépendance ou intégration totale du Sahara marocain. Ledit accord, en plus, devra engager la responsabilité de l’Algérie qui a apporté, dès le début un appui diplomatique, financier et militaire au Polisario. D’ailleurs, ajoute Fassi Fihri, l’Algérie, qui maintient ses troupes dans les camps de Tindouf, continue d’empêcher le HCR de s’acquitter de ses missions et notamment celle de procéder à un recensement des séquestrés présentés comme « réfugiés» par le Polisario. Dans ses déclarations à «Europa Press», Fassi Fihri redit tout le mal que pense le Maroc du Plan Baker II et qui évoquait une autonomie de cinq ans suivie d’un référendum sur une éventuelle indépendance. Pour le Maroc, le blocage de ces dernières années provient justement de ce plan que le Maroc n’a jamais accepté et que l’Algérie continue à défendre. Pour Fassi Fihri, une normalisation entre le Maroc et l’Algérie ne pourrait intervenir avant une solution définitive au conflit autour du Sahara marocain.
C’est, selon le ministre délégué, pour dépasser ce blocage que le représentant spécial de Kofi Annan effectuera une tournée dans la région. Peter Van Walsum est attendu au Maroc entre le 11 et le 13 octobre prochain, à en croire l’agence espagnole. Dans les mêmes déclarations à cette agence, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération s’est exprimé sur les délégations espagnoles pro-Polisario refoulées de Laâyoune. Pour le responsable marocain, ces délégations, prétendant mener des investigations au Sahara marocain, ne sont pas partiales et ne cachent pas leur appui et sympathie pour le Polisario dont le plan d’action en Espagne prévoit d’ailleurs l’envoi d’une délégation par semaine pour «amplifier les problèmes». Toutefois, ajoute-t-il, le Maroc est prêt à accueillir une délégation parlementaire espagnole sur la base d’un programme et un agenda bien précis. Pour le moment, rien n’a été prévu dans ce sens, affirme le responsable marocain. Le Maroc, par la voix de son ambassadeur permanent à l’ONU, vient de clarifier les choses en ce qui concerne la campagne de diversion dont il a fait l’objet ces dernières semaines (lire ci-contre).
Pour en revenir à l’offre marocaine, cette dernière rappelle une initiative du président socialiste du gouvernement espagnol. L’année dernière, Zapatero avait établi un plan de règlement basé sur une autonomie élargie pour les régions du Sahara marocain. Cette autonomie, selon le président du gouvernement espagnol, devait être précédée d’un pacte négocié entre le Maroc et le Polisario, mais aussi d’une consultation populaire pour en asseoir la légitimité.
Plus que cela, Zapatero voulait placer cette initiative, sans renier le rôle de l’ONU, sous le parrainage de la France, de l’Espagne et des Etats-Unis auxquels s’ajouterait l’Algérie comme partie prenante au conflit. Une fois les pactes ficelé, il devrait être entériné par l’ONU alors que les pays pré-cités devaient veiller au respect, par chacune des parties, des clauses du pacte définissant par ailleurs le cadre juridique régissant les prérogatives du gouvernement central et de l’entité autonome. Le «Plan Zapatero» ne prévoyait nullement quelque règlement qui remettrait en cause la souveraineté marocaine et l’intégrité territoriale du Maroc. Dans son plan, aucune référence n’a été faite à une éventuelle indépendance du Sahara. Zapatero, dans son argumentaire, avançait la résolution du conflit comme préambule à la constitution d’un bloc maghrébin fort, partenaire de l’Europe avec une éventualité pour les pays parrains de contribuer financièrement pour la réussite de cette autonomie négociée.

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