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Sahara Marocain : L’autonomie ou rien

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L’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara est le résultat d’un laborieux travail de plusieurs mois ayant impliqué le Maroc au niveau intérieur, mais également à l’international. La voie a commencé par être balisée par le discours royal à l’occasion de la commémoration du trentième anniversaire de la Marche verte, le 6 novembre 2005. Le Souverain y annonce, dans le cadre des efforts du Maroc, la disponibilité du Royaume à octroyer de larges attributions à la région du Sahara sans préjuger de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Par la même occasion, Sa Majesté le Roi Mohammed VI annonce la restructuration du Conseil des affaires sahraouies. Le Souverain appelait, par la même occasion, à de larges consultations avec les partis politiques, mais aussi avec les populations et la société civile des régions du Sahara.
Le 25 mars 2006, c’est à Laâyoune, chef-lieu du Sahara, que Sa Majesté prononçait un autre discours, annonçait la nouvelle configuration du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes et mettait les balises de la voie de la démocratie pour résoudre le conflit fomenté autour de l’intégrité territoriale du pays. Là aussi, il était question de parvenir à «une conception nationale cohérente et réaliste d’une autonomie garantissant à tous les habitants du Sahara la possibilité de gérer leurs affaires régionales, dans le cadre de la démocratie et de la suprématie de la loi», indiquait le Souverain dans ce discours.
Depuis, la machine s’est emballée et les concertations ont repris de plus belle, que ce soit au niveau du Corcas ou au niveau des partis politiques. Mais également au niveau de dizaines de pays du monde avec une priorité pour ceux qui sont culturellement proches du Maroc et de la région. Au moment où les ennemis de l’intégrité du Maroc guettaient le moindre faux pas, le Royaume perfectionnait non pas une décision unilatérale, mais plutôt ce qui allait déboucher sur une initiative pouvant servir de base à des négociations entre les parties au conflit. Les dizaines de déplacements de délégations marocaines de premier ordre ont permis de sonder les pays visités et d’enrichir l’approche marocaine. Le résultat est édifiant : le Maroc n’impose rien, mais innove et soumet à la communauté internationale et aux autres parties une base de négociations pour une solution définitive et mutuellement acceptable. Le Maroc, dont les délégations exposent les grandes lignes de l’initiative, est conforté dans son approche par la majorité des pays impliqués. Plusieurs membres du Conseil de sécurité y adhèrent et en saluent la méthode. Au niveau national, les concertations se poursuivent et le Sahara s’invite à toutes les activités publiques et à tous les débats. Le Royaume connaîtra l’organisation de dizaines de conférences et de rencontres sur les expériences d’autres pays. L’autonomie est sondée sous tous les angles. Le Corcas poursuit son travail et consacre des réunions à toutes les problématiques de la région du Sahara.
De l’autre côté, le débat serein cède la place aux agitations gratuites. Alger et le Polisario campent sur leurs positions et s’accrochent à des scenarii inopérants de l’avis même de la communauté internationale. L’Algérie recourra de nouveau à la manne pétrolière pour une campagne internationale contre les intérêts du Maroc. Plusieurs pays africains sont ainsi approchés par Alger ou, dans plusieurs cas, par l’Afrique du Sud, pour contrecarrer l’offensive marocaine.  
Comble de la mauvaise foi, à l’approche du jour «J», les séparatistes sous-traitent aux autorités algériennes la rédaction d’un «plan» et le soumettent le même jour (10 avril) au secrétaire général de l’ONU. Dans son rapport, ce dernier salue les efforts entrepris pendant plusieurs mois par le Maroc pour contribuer à la solution du conflit.
La remise de l’initiative marocaine à Ban Ki-moon est précédée par des rencontres entre les conseillers du Souverain avec les représentants des institutions constitutionnelles : Premier ministre, les deux Chambres du Parlement et le gouvernement. Le Corcas tient également une réunion urgente autour du sujet. Dans son rapport au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon appelle de nouveau au dialogue et à des négociations entre le Maroc, le Polisario et l’Algérie. Le Maroc réagit en se déclarant prêt aux négociations et son initiative, réaffirme-t-il, peut servir de base à des négociations. Ban Ki-moon, selon des sources informées, recevra une délégation du Corcas et des représentants du Polisario. Le Conseil de sécurité tranchera vers la fin du mois, mais le Maroc avait déjà tranché. Son initiative est issue de larges consultations démocratiques et elle reste soumise au débat. Mais surtout ouverte aux autres parties au conflit qui, bonne foi aidant, pourront y apporter leurs touches et négocier le tout. La balle est dans leur camp.

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