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Sahara : Peter van Walsum critique sévèrement la société civile espagnole

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La société civile espagnole a une responsabilité morale dans le conflit autour du Sahara. Et c’est l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Peter van Walsum, qui vient de l’affirmer. Dans une interview, parue dans l’édition week-end du quotidien El Pais, le diplomate onusien a critiqué le tissu associatif espagnol pour avoir créé chez le front Polisario de «faux espoirs» sur «l’indépendance» du Sahara. Le médiateur onusien a estimé que ce soutien avait contribué au «prolongement de l’agonie» des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf ; restés prisonniers, depuis maintenant 33 ans de conflit, d’une chimère qui s’est envolée avec la première fumée de l’effondrement du Bloc communiste. M. Walsum a, par ailleurs, invité «les Espagnols qui se préoccupent vraiment du bien-être des Sahraouis à se demander s’ils agissent correctement en encourageant le Polisario à insister sur l’indépendance totale». «La réalité politique sur le terrain se trouve entre les mains du Maroc», a précisé le responsable onusien, qui avait balayé d’un revers de main, dans son rapport du 15 avril dernier, présenté devant le Conseil de sécurité, l’option de «l’indépendance» prônée par le front séparatiste, en la qualifiant d’ « irréaliste» et d’«irréalisable». Cette déclaration, pertinente et audacieuse, a depuis coûté au diplomate néerlandais, une campagne haineuse orchestrée par l’Algérie, qui l’accuse avec le Polisario d’avoir pris parti pour la solution d’autonomie, proposée par le Royaume. La nouvelle sortie du médiateur Walsum, cette fois dans la presse espagnole, révèle le rôle que joue la société civile espagnole dans la perpétuation du conflit, relevant sa responsabilité morale dans le calvaire incessant des Sahraouis, livrés en pâture à l’incurie et à la vindicte d’une direction séparatiste qui n’a d’yeux que sur les dividendes des aides humanitaires internationales, avec ce que cela implique en termes sonnants et trébuchants. La nouvelle sortie de M. Walsum montre qu’il n’est pas seulement toujours le médiateur onusien dans l’affaire du Sahara, mais qu’il est fidèle à sa perception de la sortie de crise, incarnée par l’Initiative marocaine de négocier un statut d’autonomie pour le Sahara. L’envoyé personnel du SG de l’ONU avait dernièrement appelé le Polisario à saisir l’opportunité de l’offre marocaine pour ménager une porte de sortie honorable au conflit plus que trentenaire créé autour du Sahara, ce qui lui a valu d’être accusé de «partialité» par Alger, ainsi que par la direction du Polisario, au point d’avoir conditionné le retour à la table des négociations au limogeage du médiateur onusien. Chose qui a porté des membres influents du Conseil de sécurité, notamment les Etats-Unis, à exprimer clairement leur soutien à M. Walsum, rejetant en bloc les fausses allégations relayées par Alger pour discréditer le responsable onusien. L’appui ouvert manifesté récemment à M. Walsum par le Département d’Etat américain montre à quel point la communauté internationale est lassée par la radicalisation du Polisario, mais aussi et surtout d’Alger qui continue de soutenir des chimères.    

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