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Salaheddine Mezouar livre sa vision

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ALM : La stratégie de communication autour de l’étude a été bien décriée. Quel est votre regard sur l’accompagnement médiatique de l’étude ?
Salaheddine Mezouar : En réalité, il faut réaliser que lors qu’on parle de stratégie, jamais une entreprise ne s’amuse à communiquer de la manière la plus ouverte des éléments de sa tactique. Ces éléments constituent les facteurs de différentiation. Au même titre que les secteurs aériens ou touristiques, le programme Emergence doit être exécuté dans la rigueur la plus possible. Il n’y a aucun pays au monde qui livre l’ensemble de ses atouts.
Notre stratégie de communication commencera réellement en septembre prochain. De manière structurée, notre approche se veut volontariste pour rassurer et capter la communauté d’affaires nationale et internationale et l’orienter vers de vrais métiers. En résumé, l’aspect communication n’a pas été négligé mais plutôt voulu et bien pensé de la sorte. La confidentialité devait être assurée le long des différents stades de l’élaboration du projet Emergence pour arrêter une méthodologie propre au Maroc.

Justement, de quoi est faite la méthodologie de l’équipe ayant piloté le programme Emergence?
Nous avons procédé à une évaluation de l’offre internationale dans tous les secteurs pouvant coller au potentiel du Maroc. Par la suite, les secteurs porteurs ont été retenus.
Ce choix s’est fait par combinaison de quatre facteurs essentiels qui tournent autour de la création d’emplois, l’export, la non-mobilisation de beaucoup de capitaux ainsi que le fort potentiel futur. Après, une short liste de 7 à 8 secteurs à soutenir a été établie. Le choix s’est fait en termes d’émergence et d’urgence. De l’autre côté, le gouvernement s’est penché sur le facteur de compétitivité et de modernisation pas de manière temporaire mais plutôt visant sa pérennisation, voir sa transmission aux générations futures.

L’un des problèmes chroniques de l’économie marocaine reste la croissance non créatrice d’emplois. Pensez-vous que l’étude vise la résolution de ce paramètre ou alors la promotion des secteurs exportateurs ?
La croissance au Maroc ne peut être déterminée qu’à la lumière de sa capacité à l’export. Plus d’importations entraîneraient un risque de déficit conséquent. Par conséquent, il faut identifier les secteurs qui sont à même de tirer et d’accélérer notre ancrage dans l’économie mondiale. Les besoins des dix années à venir doivent être clairement identifiés. Pour mieux tirer la croissance, les autres secteurs ne seront pas délaissés mais il faut continuellement s’adapter et réformer notre activité.  

Maintenant que le monde de l’entreprise adhère audit programme, comment comptez-vous passer à la concrétisation?
Globalement, les mesures d’accompagnement seront bientôt lancées. Les études pour la mise en place d’un tel environnement favorable sont en chantier. Nous allons prendre, avant les vacances, une série de mesures d’accompagnement. D’autres suivront à la rentrée L’ensemble des mesures seront inscrites à la loi de Finances 2006. Progressivement, d’année en année, le rythme deviendrait retenu. Une programmation toute aussi progressive dans les systèmes des dépenses de l’Etat sera dispensée.  

Le patronat, par la voie de la CGEM, vient d’apporter son soutien au plan Emergence. Pensez-vous que les réticences seront bientôt levées ? 
La CGEM a été impliquée par un représentant au sein du comité de suivi afin de valider les différentes étapes depuis le début de l’étude. Nous avons fait en sorte que nos réunions traitent les différentes options identifiées pour l’ensemble des secteurs cibles. Ainsi, la Confédération a été aussi impliquée dans les réunions de restitution et de validation. Tout ce travail a été fait pour que les opérateurs puissent suivre. Nous avons tout fait pour que les séances de validation soient maîtrisées et pour que le projet garde ses objectifs. Le travail a ainsi été dispensé de manière neutre et transparente. La réunion du Conseil national du patronat fut aussi l’occasion de faire une restitution plus large et la plus complète possible pour que la CGEM touche le sérieux sur la base-analyse des évolutions et du sérieux du travail. Il n’y pas eu de remise en question du travail, d’où la satisfaction quant aux conclusions. S’en est suivie une approbation du programme. 
Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation générale. Après le défi relevé de la démocratisation en marche, le nouveau défi est celui de la création de richesses. Cette donne ne peut voir le jour que grâce à la mobilisation de tous.

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