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Sardine : Problème de fond

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La sardine représente plus de 62% des débarquements dans les ports du Royaume. Voilà qui en dit long  sur l’importance que revêt cette espèce pour le secteur de la pêche au Maroc. Une espèce soumise à rudes épreuves. Bien que premier exportateur de conserves de sardines au monde, le Maroc voit ce secteur plombé. En témoigne les derniers chiffres de l’ONP. 
Si à fin mars la production de céphalopodes s’est améliorée, la  production de sardines, maquereaux, chinchards et petits thonidés, elle a connu une baisse de 2%, générant au passage 220 millions de DH contre 217 millions à fin mars 2004. Dans bien de ports marocains, comme c’était le cas pour celui de Dakhla, le recul des captures de poulpe, à forte valeur commerciale, n’a pu être compensé par la pêche d’autres espèces comme les sardines. C’était le cas également en 2004, année où la baisse en production, due essentiellement à la chute de 23% des captures des céphalopodes qui n’a été suivie d’une augmentation dans les autres espèces, la sardine  en premier.
Dans des ports comme celui de Tan-Tan et Laâyoune, qui représentent 56% du volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale et 25% de leur valeur, les débarquements pélagiques ont enregistré cette année-là une baisse de 9%. Cette baisse a été expliquée, alors et à titre indicatif, par le recul résultant du retard accusé par les négociations sur l’établissement des prix entre les armateurs-sardiniers. Elle s’est justifiée également par l’arrêt d’activité pour une durée de trois mois environ des industries de la farine et huile de poisson. Dans d’autres halles comme Mohammédia, Casablanca, Safi et Agadir, qui ont reçu 188.300 tonnes, soit 956 millions de DH, avec 4% de plus qu’en 2003, les pélagiques se sont cependant bien portées. Les débarquements par groupes d’espèces font ressortir une nette domination du poisson pélagique dont notamment la sardine,  qui ont représenté 87% des captures totales de la pêche côtière et artisanale pour seulement 41% de la valeur. Cette catégorie a atteint 748.000 tonnes pour une valeur de 1,2 milliard de DH. Les produits de la pêche côtière et artisanale sont allés, en 2004, principalement à la consommation et la conserve, qui représentent, à elles seules, près de 53% des destinations des débarquements. Mais la production reste en deçà du potentiel des eaux marocaines.
Des initiatives ça et là sont entreprises pour sauver la mise. C’est le cas à Safi, réputée capitale mondiale de la sardine, où des efforts sont menés pour garantir les conditions nécessaires à l’augmentation de la productivité et redorer le blason de la ville.
Mais avec un port qui subit de plein fouet les conséquences de la pollution liée à certaines activités industrielles, force est de se demander si un tel objectif est réalisable dans une province qui compte 423 navires, et 29 usines. Restera la consolation, et comme nous l’avait déclaré le directeur général de l’Institut national des recherches halieutiques (INRH), Abdellatif Berraho, la situation de la biomasse de ces petits pélagiques dans la zone entre Boujdour et Lagouira, qui correspond par ailleurs à la zone de distribution du stock C sardinier, «est d’une bonne abondance». elle ne demande qu’à être exploitée, tout en étant valorisée en ne servant pas uniquement à la production de l’huile de farine.

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