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Sénégal : le temps des joutes électorales

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De l’instauration de multipartisme post-indépendance à nos jours, les différentes élections dans ce pays ami du Royaume du Maroc se jouaient dans un cadre de bipolarisation qui mettait aux prises le Parti socialiste (PS) au Parti démocratique sénégalais (PDS). Cela se jouait entre ces deux formations politiques qu’opposaient quelque 26 ans de compétitions électorales.
La configuration de l’échiquier politique sénégalais avant l’alternance, tant souhaitée et attendue, se caractérisait par l’opposition du parti au pouvoir, le PS, et du premier parti de l’opposition, le PDS.  
Cette situation a facilité au moment de l’avènement de l’alternance le regroupement des forces politiques essentielles autour du leader incontesté de l’opposition d’alors, Me Abdoulaye Wade, le mentor du PDS. Le choix d’un candidat unique aux présidentielles au sein de sa coalition ne posait aucune difficulté particulière.
Pour les consultations de février 2007, la configuration politique est, par contre, très complexe. Aucune formation politique dans l’opposition ne peut revendiquer la première place. Une grande première et une situation inédite depuis 26 ans qui impose aux différents prétendants au pouvoir de s’engager dans un jeu d’alliances et de coalition pour accéder à la magistrature suprême du pays. D’anciens frères ennemis ont, momentanément, enterré la hache de guerre et la crise de haine et de rancœurs, avec pour objectif primordial de «renverser» le pouvoir de M.Wade (80 ans) et imposer ainsi une nouvelle redistribution de cartes. Conscient qu’il n’était ni favori pour le choix du candidat unique au premier tour ni favori pour être le candidat du second tour, Djibo Ka, leader de l’Union pour le renouveau démocratique (URD) est allé nouer une alliance stratégique avec Me.Wade, pour barrer la route à ses anciens frères ennemis et, partant accroître à long terme ses chances de concrétiser, enfin, son ambition présidentielle.
L’ancien Premier ministre sénégalais Moustapha Niasse (67 ans), leader de l’Alliance des forces de progrès (AFP), vient d’être désigné candidat à l’élection présidentielle de février 2007 par la Coalition Alternative 2007 (CA 2007), regroupant onze partis de l’opposition. Cette même coalition a choisi le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), l’ancien ministre Amath Dansokho, pour diriger sa liste aux législatives qui seront couplées avec les présidentielles.
Les partis de la CA 2007 sont une entité d’un groupe plus grand de partis de l’opposition, la Coalition populaire pour l’alternative (CPA, une vingtaine de membres). «On a adopté un code (commun) de conduite. On ne s’agresse pas mutuellement et en cas de second tour, tout le monde soutient le candidat» qui serait le mieux placé, affirme Mamadou Ly, membre du bureau politique et administrateur du parti de Moustapha Niasse. Des principaux leaders de la CPA, seul le secrétaire général de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT) et ex-ministre, Abdoulaye Bathliy, a officiellement annoncé sa candidature.
MM.Niasse et  Bathily avaient soutenu le libéral Abdoulaye Wade lors du second tour de la présidentielle de 2000. Nommé Premier ministre au lendemain de l’élection, Niasse avait été limogé en mars 2001. Outre Niasse et Bathily, le président Wade et son ex-Premier ministre Idrissa Seck (46 ans), ont annoncé être candidats à la présidentielle.
Bon nombre d’analystes qui s’interrogent sur l’après-Wade, estiment que l’enjeu de l’héritage du PDS se reflète déjà dans la multiplication des mouvements de soutien et leurs rivalités avec les structures mêmes de cette formation politique. Certains libéraux originels se plaignent d’avoir été éconduits au profit de « transhumants » ou de revenants et se disent avoir été mis au rancart au profit de personnes en provenance du PS et d’autres formations politiques.

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