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Séparatisme, drogue, trafic d’armes : L’étau se resserre sur le polisario au sahel

© D.R

Les liens entre le Polisario, le terrorisme et le trafic de drogue se confirment davantage. L’implication directe des éléments du front séparatiste dans les actes terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et dans les réseaux criminels de trafic des stupéfiants dans la région sahélo-saharienne est de plus en plus certaine. En effet, le démantèlement récent de l’un des plus importants réseaux de narcotrafiquants dans cette région, dont la majorité des membres sont issus des rangs du Polisario, confirme, encore une fois, le basculement du Front séparatiste dans le trafic de drogue en relation avec les activités de l’organisation terroriste AQMI. Ainsi, le danger que représente, désormais, le Polisario pour la stabilité de la région du Maghreb et de la région sahélo-saharienne est réel. Le Maroc n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme à propos de ce risque grandissant. Ceci dit, le réseau mis hors état de nuire a déjà transporté de très nombreuses tonnes de drogue au Sahel, en direction de l’Europe, selon des sources sécuritaires de la région. Il a fallu la mobilisation des services de lutte anti-drogue du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie pour neutraliser ce réseau criminel. Les principaux membres de ce groupe ont été arrêtés début décembre et durant le week-end dernier. En effet, les services anti-drogue mauritaniens avaient annoncé, mardi 7 décembre, avoir tué deux hommes et en avoir capturé sept, durant une attaque contre une bande de trafiquants de drogue dans l’est de la Mauritanie, à la frontière avec le Mali. Aussi, jeudi 9 décembre, les forces de sécurité malienne avaient arrêté dans le désert six gros trafiquants de drogue issus des rangs du Front Polisario. Une source sécuritaire nigérienne a affirmé, dans une déclaration relayée par l’agence AFP, que ce réseau est «l’un des principaux réseaux de trafiquants dans la zone du Sahara, surnommé Polisario parce qu’il était composé à plus de 90% d’éléments issus des camps du Polisario. Il avait des relais dans chaque pays de la bande sahélo-saharienne». Selon des informations recoupées par l’AFP, au moins sept personnes du réseau seraient actuellement détenues en Mauritanie et deux autres au Mali. Le présumé chef du groupe est un polisarien, appelé Soultani Ould Ahmadou Ould Baddi, alias Sléitine. Ce dernier avait été atteint d’une balle à l’abdomen au moment de son arrestation en Mauritanie. Parmi les personnes arrêtées, figurent également Farha Ould Hmoud Ould Maâtallah, ancien militaire vivant dans les camps de Tindouf en territoire algérien, ainsi que Breika Ould Cheikh, présenté comme un élément du Polisario, et Lahcen Ali Ould Brahim, surnommé Grandayzar, né en 1970 à Tiaret en Algérie. C’est ainsi, donc, que l’étau se resserre davantage sur le Polisario dans la région du Sahel. Concernant les liens de ce réseau criminel avec l’Organisation terroriste Al Qaïda, une source a affirmé à l’AFP que «l’une des personnes arrêtées reconnaît avoir, pour des raisons financières, livré à plusieurs reprises des vivres à AQMI». «Les connexions entre le Polisario, les trafiquants de drogue et l’AQMI n’étonnent personne au Maroc. Le Maroc a toujours tiré la sonnette d’alarme quant à ces liens. Des groupes terroristes se sont installés au Sahara et tissent des liens avec le Polisario et les trafiquants de drogue. C’est le même scénario qui s’est produit en Afghanistan, au Yémen et se produit aujourd’hui au Sahel», précise Chakib Bensouda, professeur à l’Université Hassan II de Casablanca, dans une déclaration à ALM. «Il faut se poser la question de savoir pourquoi les avertissements, maintes fois répétés du Maroc contre la menace du Polisario, ne sont pas pris au sérieux? Faut-il qu’il y ait un drame pour que les Etats européens réagissent?!», s’interroge-t-il, ajoutant que «la conjoncture du démantèlement de ce réseau intervient après l’enlèvement des français en Mauritanie. Cela signifie qu’il y a une forte activité des renseignements Français pour éclaircir les tenants et les aboutissants de cette affaire qui a donné ses fruits».

Les liaisons du Polisario avec AQMI
La justice mauritanienne avait confirmé, juillet dernier, l’implication du Front Polisario dans les actes terroristes d’Al Qaïda. Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit «Omar le Sahraoui», un ex-membre du Polisario, avait été condamné à 12 ans de prison par le tribunal de Nouakchott avant qu’il ne soit extradé vers le Mali puis libéré dans le cadre d’une transaction pour la libération des otages espagnols détenus par AQMI. Portant la nationalité malienne, Omar le Sahraoui, âgé de 52 ans, n’était autre que le principal accusé dans l’enlèvement en novembre 2009 de trois Espagnols en Mauritanie. Le journal espagnol ABC avait indiqué, dans le cadre de cette affaire, que «Omar le Sahraoui, qui avait formé une partie de l’organigramme du Polisario, est décrit comme un homme du désert, territoire qu’il connaît très bien depuis des décennies et à travers lequel il se déplace avec grande aisance, a mis son expérience au service des terroristes et autres trafiquants de drogue et d’autres produits de contrebande comme le tabac».

 


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