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Sept victimes des années de plomb entament une grève de la faim

Sept victimes des violations des droits de l’Homme des années de plomb passent à une nouvelle étape pour faire valoir leurs revendications. Le groupe, qui se dénomme «victimes de la répression politique» bénéficiaires des décisions arbitrales de l’Instance équité et réconciliation (IER) sur leur intégration sociale, a décidé d’entamer une grève ouverte de la faim devant le siège du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) à partir du samedi 12 décembre. Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Abbas El Fassi et au président du CCDH, Ahmed Herzenni, le groupe affirme que le CCDH n’a pas tenu ses promesses envers eux. «Suite à notre première grève de la faim entamée le13  mai 2008 et interrompue 13 jours après, le secrétaire général du CCDH s’était engagé à mettre en œuvre d’urgence les décisions arbitrales concernant l’intégration sociale des membres du groupe. Il s’est avéré de manière claire, six mois après, que rien n’a été fait et que le CCDH n’a pas tenu ses promesses», indique la lettre dont copie est parvenue à ALM. Le groupe des victimes porte la responsabilité de l’escalade au gouvernement et au CCDH. «Vu le fait que nous avons épuisé toutes les voies possibles avec les responsables concernés, et vu que nous sommes épuisés moralement et matériellement par une série de rencontres marathoniennes tenues en vain, nous avons décidé de reprendre notre bataille devant le CCDH à partir du mardi 8 décembre. Ce sit-in sera suivi d’une grève illimité de la faim à partir du samedi 12 décembre», affirment les sept victimes signataires de la lettre. Contacté par ALM, Ahmed Herzenni, président du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), s’est abstenu de commenter l’affaire. «Je ne peux pas commenter des choses virtuelles. Je ne suis pas en mesure de réagir par rapport à cette affaire tant que je n’ai pas encore vu la lettre dont parle la presse. En plus, je n’ai pas encore rencontré ces personnes pour faire des déclarations à la presse», a-t-il révélé à ALM.  Joint par ALM, Mustapha Bouzari, l’une des sept personnes signataires de la lettre, a affirmé, pour sa part, que le dialogue avec les responsables du CCDH a débouché sur l’impasse. «La décision d’aujourd’hui s’inscrit dans la continuité de notre militantisme. Nous avons commencé notre bataille le 16 octobre 2008, notamment à travers des sit-in de protestation. Nous avons beau dialogué avec le CCDH mais ce dialogue a débouché sur l’impasse. C’est le désengagement de la part des responsables qui nous a poussés vers l’escalade», s’insurge M. Bouzari. «Le secrétaire général du CCDH s’était engagé de résoudre le problème dans des délais raisonnables. Sept mois se sont écoulés jusqu’à présent et rien n’a été réalisé. Je me demande si sept mois est un délai raisonnable? Nous vivons dans des conditions précaires et ne sommes pas des immortels pour attendre jusqu’à l’éternité», insiste-t-il. Mustapha Bouzari appelle le CCDH, le gouvernement ainsi que toutes les associations de défense des droits de l’Homme à intervenir d’urgence pour «faire éviter une éventuelle catastrophe humanitaire d’une grève ouverte de la faim».

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