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SM le Roi libère la femme

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Sur ordre de S.M. le Roi Mohammed VI, le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH) tient, ce lundi 13 octobre, une session spéciale consacrée aux orientations générales des réformes contenues dans le projet de Code de la Famille. En appelant le ministre de la Justice à aménager des locaux convenables pour les juridictions de la famille, SM le Roi vient de mettre le nouveau code de la famille sur les rails de la pratique. Sa déclaration des grandes lignes de ce projet a mis fin à un débat qui n’a que trop duré au sujet du statut de la femme et des questions intéressant les différentes composantes de la famille. Ce débat, qui a été alimenté par la politisation à outrance de la question féminine, depuis la déclaration du Plan d’intégration de la femme dans le développement, et mene à un blocage qui a duré plusieurs mois entre les tendances conservatrices et modernistes. Or, face à cet obstacle dont plusieurs aspects se dissimulaient derrière la religion et une interprétation erronée des textes de la chariaâ, le Souverain n’a jamais cessé de défendre la cause juste des femmes. «Comment espérer assurer progrès et prospérité à une société alors que ses femmes, qui en constituent la moitié, voient leurs droits bafoués et pâtissent d’injustice, de violence et de marginalisation, au mépris du droit à la dignité et à l’équité que leur confère notre sainte religion ?», s’était interrogé le Souverain dans son discours du 20 Août 1999. Une interrogation qui a été reprise lors de son dernier discours, à l’occasion de l’ouverture de la deuxième année législative de la 7ème législature. Deux grands messages se dégagent, entre autres, de cet événement historique du 10 octobre. D’abord, l’attachement de S.M. le Roi à la démocratie et aux institutions élues et sa détermination à opter en faveur des femmes et pour le rétablissement de la justice à leur égard et vis-à-vis des enfants. En tranchant dans les questions clés qui faisaient l’objet de divergence entre les courants précités, et en traitant la question dans sa globalité, et loin de toute discrimination sexiste, Sa Majesté le Roi, en tant que commandeur des croyants, a placé ses positions dans le droit chemin de la modernité et conformément aux exigences de l’époque. Dans les onze points qui ont fait l’objet d’approbation royale, le positionnement du Souverain ne laissait pratiquement aucune marge au retour à un débat byzantin ayant régné dans le passé. Le nouveau code de la famille dispose d’une formulation moderne et place la famille sous la responsabilité conjointe des deux époux. Aussi, contrairement aux pratiques rétrogrades, le nouveau texte fait «de la tutelle (wilaya) un droit de la femme majeure, qu’elle exerce selon son choix et ses intérêts, tout en lui accordant le droit de mandater de son plein gré à cet effet, son père ou un de ses proches. Finis, donc, la soumission arbitraire au sexe masculin et les pouvoirs abusifs dont disposaient certaines personnes, au nom de la tradition ; et ce, alors que dans la réalité de tous les jours, on ne cesse de rencontrer des femmes qui assument la responsabilité entière de leur ménage et famille, mais qui demeurent désarmées et sans force devant des lois qui ne leur accordent aucun mérite en les considérant mineures et devant abdiquer face à des parents qui ne pourraient, des fois, avoir de mérite que le fait d’être nés «de sexe masculin». Ainsi, est enterrée cette situation paradoxale qui permet à la femme de décider du sort politique de son pays et de sa commune (droit de vote), de travailler et de prendre en charge, dans certains cas, les membres de sa famille, mais qui ne lui permet guère de décider de son propre sort en ce qui concerne le choix de son conjoint. Autre point non moins important consiste en la garantie de «l’égalité entre l’homme et la femme pour ce qui concerne l’âge du mariage, fixé uniformément à 18 ans», et l’égalité entre la fille et le garçon confiés à la garde, en leur laissant la latitude de choisir leur dévolutaire, à l’âge de 15 ans. L’obligation des femmes enfants de se marier n’est désormais plus tolérable dans le Maroc moderne et nouveau. Des conditions draconiennes sont adoptées dans le sens de la limitation de la polygamie. Ce phénomène qui avait sa raison d’être à une époque révolue, mais qui constitue, à présent, une des causes majeures des problèmes que connaissent les tribunaux et qui ont des effets dangereux sur le sort des femmes et des enfants. Cela dit, S.M. le Roi n’a pas manqué, néanmoins, de souligner que «dans l’hypothèse d’une interdiction formelle de la polygamie, l’homme serait tenté de recourir à une polygamie de fait, mais illicite». Par conséquent, la polygamie n’est autorisée que selon les cas et dans des conditions légales précises. Et d’ajouter qu’« il devrait être loisible à la femme dont le mari vient de prendre une deuxième épouse de réclamer le divorce pour cause de préjudice subi ». D’autres réformes non moins importantes ont été déclarées, notamment en ce qui concerne la gestion des biens, la simplification des procédures de mariage des Marocains à l’étranger, dont la « présence de deux témoins Musulmans », suffit, la restriction du droit de répudiation reconnu à l’homme, en lui attachant des normes et conditions visant à prévenir un usage abusif de ce droit, ainsi que celui dont dispose la femme pour demander le divorce judiciaire », pour des raisons valables. A cela, s’ajoutent les différentes nouvelles mesures touchant aux droits de l’enfants et qui constituent, selon l’ensemble des observateurs aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, non seulement une évolution positive mais une véritable révolution qui installent les initiatives démocratiques et modernistes du Maroc dans un processus de progrès et de développement irréversible. C’est, donc, au tour des Représentants de la Nation d’accompagner l’élan de réformes Royales.

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