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SM le Roi place les élus face à leurs obligations : Une charte morale pour la bonne gouvernance parlementaire

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SM le Roi Mohammed VI a appelé, vendredi à Rabat, à l’établissement d’une charte morale «à dimension juridique» à l’usage des parlementaires. Le Souverain a lancé cet appel aux élus de la Nation réunis en plénière commune  aux deux Chambres au cours du discours qu’il a prononcé en épilogue solennel à la  session d’automne du Parlement. «La première après les élections de novembre et après la Constitution de juillet», a précisé SM le Roi.
Dans cette allocution, le Souverain a également dressé une feuille de route à l’usage du Législatif dans le moyen terme et a enjoint aux parlementaires de rompre avec les pratiques du passé en se hissant à la hauteur des nouveaux enjeux au moyen de la primauté de l’intérêt supérieur de la patrie sur les considérations partisanes ou régionales. Le Souverain qui a mis en exergue le rôle du Parlement dans le Maroc moderne, en ce qu’il est le seul organe légiférant et la pierre angulaire de la mise en place des institutions, a invité les élus à prendre leur responsabilité dans l’expression en lois –organiques et ordinaires- des dispositions de la Constitution de juillet. Il les a incités à faire de la législature qui commence une période de créativité et d’inventivité tant le travail qui les attend est structurant et déterminant pour le futur de la Nation. «Je vous appelle à opérer un tournant historique décisif», a-t-il déclaré avant de préciser que «le Parlement a dorénavant les moyens de son action. Outre le fait qu’il est l’unique source de loi, nous lui avons octroyé la prérogative d’amender la Constitution dans certains cas sans recourir au référendum et, il a compétence pour évaluer les politiques publiques. Il est également doté des moyens pour conduire une diplomatie d’appui et de la mettre au service de la défense des intérêts de la Nation et, en particulier, de la cause de notre Sahara». SM Mohammed VI qui a appelé les deux Chambres du Parlement à renforcer leur coopération bilatérale, les a également invitées à entretenir avec l’Exécutif un dialogue équilibré dans la compréhension et le respect mutuels. Il a également exhorté à considérer l’opposition comme un acteur essentiel de la gestion des affaires publiques et a laissé entendre que la représentation des femmes et des jeunes au Parlement sera renforcée.
SM le Roi a considéré que parmi les questions dont le Parlement aura à connaître et sur lesquelles il aura à légiférer, la priorité doit être accordée à trois domaines en particulier : le nouveau découpage territorial, la justice et la culture. Il a invité les élus de la Nation à s’atteler à la gestion du premier dans le souci de la régionalisation et à ne pas hésiter à demander l’avis de la commission ad hoc. Il a également enjoint au Parlement de se pencher sur la question du statut des magistrats, du Conseil supérieur de la magistrature, et plus généralement de la réforme de la justice dans une optique où l’indépendance de cette dernière est une ligne directrice. SM Mohammed VI a, en outre, déclaré que du fait de la multiplicité des sources du patrimoine marocain, la question culturelle est à appréhender en fonction de cette réalité qui  doit présider à la constitution de l’Institut national des langues et de la culture. Le Souverain a également invité à hâter l’application des dispositions constitutionnelles se rapportant à l’officialisation de l’amazigh, élément constitutif de la personnalité marocaine.
Outre les élus des deux Chambres du Parlement, les membres du Cabinet et plusieurs personnalités ont assisté aux cérémonies d’ouverture de cette 1ère  session législative d’automne de l’ère constitutionnelle nouvelle. Plusieurs invités ont commenté le discours royal comme étant une nouvelle donne politique qui augure d’une ère sans pareille dans les annales du Maroc contemporain. Un grand nombre d’entre eux a estimé que c’est également une mise en demeure adressée aux élus afin qu’ils changent de comportement et prennent les responsabilités que leur impose leur charge dans un contexte où il n’est plus permis de perdre du temps ou de «tricher». L’ensemble des députés et des conseillers ont considéré que l’adresse du Roi est une feuille de route pour la bonne gouvernance parlementaire.

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