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Système des retraites : Un malaise universel

Le malaise auquel le système marocain des retraites est confronté est loin d’être un cas propre à notre pays. Dans plusieurs pays d’Europe, dont la France et l’Allemagne, ce système à dû être revu et corrigé à plusieurs reprises. Il y allait de sa survie. Exemple en est le système français de retraites qui a fait, et fait toujours, l’objet de vifs débats quant aux moyens à mettre en oeuvre pour assurer sa pérennité. En effet, au-delà de la diversité des solutions proposées, le constat commun est celui d’un déséquilibre financier à venir de très grande ampleur.
La raison principale en est une situation démographique particulièrement défavorable, que la France partage avec les autres pays industrialisés : l’accès des classes d’âge nombreuses d’après-guerre à la retraite et l’élévation continue de l’espérance de vie contribuent à une inversion du rapport du nombre de retraités au nombre d’actifs. Or, dans le même temps, les entrées sur le marché du travail sont de plus en plus tardives, et les retraits d’activité, précoces. Face à cette situation, les pouvoirs publics français ont, depuis le début des années quatre-vingt-dix, mis en oeuvre des réformes importantes. La première, intervenue en 1993, a durci les conditions d’accès à la retraite pour les salariés du régime général. Puis, à la fin de cette décennie a été institué un fonds de réserve pour les retraites et, en 2001, l’épargne salariale a été réformée avec l’adoption d’une loi instituant les plans partenariaux d’épargne salariale volontaire (PPESV).
Enfin, en 2003, le gouvernement a engagé une profonde réforme des retraites avec notamment l’alignement du régime de retraite des fonctionnaires sur celui des salariés du secteur privé, l’allongement de la durée de cotisation de l’ensemble des travailleurs et la création de deux nouveaux dispositifs d’épargne salariale.
En Allemagne, le système avait déjà été amené à évoluer notablement lors de la réforme de 1992 avec, notamment, la révision des modalités de revalorisation des pensions, le durcissement des possibilités de départ anticipé, l’extension de la validation des périodes assimilées. La réforme de 2001 ne remet pas en question l’architecture générale du système, que ce soit par exemple les modalités de calcul de la pension ou le régime spécifique des fonctionnaires. La création de compléments de retraite individuels facultatifs ajoute un niveau supplémentaire au système global mais ne remet pas en cause son architecture. Cette réforme comprend l’introduction d’une part de capitalisation, qui reste cependant limitée. Cette capitalisation est facultative et elle est accompagnée d’importantes aides publiques (plafonnées). La réforme allemande peut être définie comme un ajustement paramétrique, associant, sur la durée, une hausse modérée des cotisations et une baisse limitée du taux de remplacement.

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