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Terrorisme, misère et pauvreté

Les derniers événements qui ont secoué la ville de Tétouan ont démontré l’existence d’«un Etat dans l’Etat » et d’une mafia fortement équipée et puissante, faisant ainsi nourrir le paradoxe du développement à double vitesse. Contrairement à d’autres régions du Royaume, la zone Nord s’est retrouvée à la veille de l’indépendance dépourvue d’infrastructures et d’équipements nécessaires à son développement. Faisant partie de la zone d’occupation d’un pays lui-même sous-développé, à l’époque, le Nord s’est vu, à partir des années cinquante, contraint de vivre dans la pénurie et de subir les méfaits d’une classification abusive le plaçant, à tord, dans une partie dite du Maroc inutile. Ses montagnes ont constitué une frontière naturelle rendant toute tentative de modernisation et d’intégration dans le développement global du pays difficile et coûteuse. La paupérisation constante de ses régions, ont incité sa population à trouver refuge dans l’émigration vers l’Europe et la participation à l’essor d’une économie informelle. Ainsi, la pauvreté d’une part, et le manque d’intérêts par les pouvoirs publics à l’égard des populations du nord, ont contribué au développement de certaines activités illégales dont essentiellement la contrebande, la culture et le trafic de la drogue, particulièrement du haschich. Selon des organismes internationaux, 50 % du haschich saisi dans le monde proviennent du Nord du Maroc, sachant que la quantité saisie dépasse les 5000 tonnes et est estimée, rien que pour le Maroc, à 1,7 milliard de dollars. En 1950, la superficie consacrée à la culture du cannabis dans le monde était estimée à 1 million d’hectares. Dans les années quatre-vingt, cette superficie a dû connaître une nette régression. En 1980, elle était d’environ 250.000. Aujourd’hui, au Maroc, elle est de l’ordre de 65 000 selon des estimations rapportées par la presse qui ajoute, à cet effet, que 12 000 ménages vivent de cette culture. Ainsi, la marginalisation de la région du Nord durant plusieurs décennies a été derrière l’émergence d’une mafia dont les tentacules ont pu atteindre même les sphères de l’Etat, Sécurité et Justice comprises, et dont le seul remède consiste en l’adoption d’une nouvelle politique multidimensionnelle, faisant de la sécurité et du développement ses piliers fondamentaux.

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