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Tourisme : Les handicaps exogènes

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Moderniser le secteur du tourisme pour en faire l’un des principaux moteurs de développement du pays est l’une des priorités du gouvernement. SM le Roi Mohammed VI a, dès son accession au Trône, accordé un grand intérêt à ce secteur et a appelé le gouvernement à maintes reprises à en faire une stratégie de développement. "Nous avons le plaisir de rencontrer les promoteurs du tourisme, vu l’intérêt particulier que nous accordons au secteur touristique pour triompher dans le Jihad économique et social et créer des emplois, et partant de notre souci d’augmenter le flux de touristes, afin de le hisser au niveau des potentialités touristiques naturelles et culturelles considérables de notre pays", avait dit le Souverain dans un discours prononcé à l’occasion des Assises nationales du tourisme, le 10 janvier 2001.
En effet, le gouvernement travaille, depuis sa nomination sur la réalisation d’un objectif ambitieux, qui consiste à réaliser un développement touristique qui permettrait d’accueillir, chaque année, pas moins de dix millions de touristes et ce à partir de 2010.
Toutefois, la stratégie du développement du secteur touristique ne peut être basée uniquement sur l’amélioration ou la construction de nouvelles structures hôtelières. Le développement du tourisme est étroitement lié à celui d’autres secteurs.
C’est le cas du secteur du transport, toutes branches confondues. Car comment peut-on encourager l’affluence des touristes vers le Maroc, sachant que notre réseau autoroutier reste très limité ? L’absence d’une autoroute reliant Marrakech à Agadir, par exemple, pose un grand problème aux tour-opérateurs étrangers qui veulent vendre les deux destinations dans le cadre d’une offre unique. En effet, les touristes préfèrent généralement éviter le voyage à travers les routes nationales, étant donné que le réseau routier national est considéré parmi les plus dangereux du monde avec plus de 3700 morts par an. Il faut signaler aussi que les deux ville ne sont même pas liées par une ligne aérienne ou ferroviaire.   
S’agissant de la sécurité, il y a lieu de signaler que des incidents, comme celui enregistré à Fès, il y a quelques semaines, lorsqu’un détraqué avait assassiné un jeune touriste français et blessé grièvement sa mère, ont des répercussions catastrophiques sur la vente du produit Maroc. En plus de l’aspect criminel, il y a aussi le problème de l’insécurité alimentaire et hygiénique. Le cas des médecins qui ont été victimes d’une intoxication alimentaire, alors qu’ils étaient en congrès dans un hôtel à Casablanca devrait inciter les responsables du secteur à s’engager dans une profonde réflexion sur ce problème.   
D’un autre côté, il est légitime de s’interroger sur les possibilités du Maroc à accueillir 10 millions de touristes par an à partir de 2010 en l’absence d’une politique de formation de personnel touristique spécialisé. Et si, aujourd’hui, nous avons plus de cinq millions de touristes, selon les chiffres avancés par le ministère mais contestés par les professionnels du secteur, cela signifie que le pays aura besoin du double, voire du triple des cadres actuellement employés par le secteur. D’ailleurs, le ministère, lui-même, prévoit que ce nombre devrait passer de 195.000 en 2005 à plus de 540.000 en 2010. Or, est ce-que l’on a élaboré un projet de formation pour préparer, dans les cinq ans à venir, plus de 350.000 personnes dans le domaine touristique ? Évidemment, la réponse est non.

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