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UGTM : Chabat perd la bataille

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Vers une solution pour le conflit autour du leadership de l’UGTM. C’est ce que laissent prévoir les derniers développements et notamment l’intervention, directe, de Abbas El Fassi. Avant que les membres du Bureau exécutif ne passent à l’acte et investissent le siège général de l’UGTM à Casablanca (qui aurait pu déboucher sur une boucherie promise par Afilal), le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal est intervenu pour calmer (momentanément) la situation. Abbas El Fassi a écrit aux détracteurs de Abderrazak Afilal pour ajourner leur décision de tenir une réunion du conseil général de l’UGTM et valider l’expulsion d’Afilal. Dans une lettre envoyée à Abbas El Fassi par le Bureau exécutif, les 17 membres de cette instance qualifient l’intervention du patron de l’Istiqlal d’ «initiative courageuse» et disent espérer une solution susceptible de faire triompher la légalité et la légitimité au sein de l’UGTM. Dans un entretien avec ALM, Mohamed Larbi Kabbaj, coordinateur du Bureau exécutif, affirme que la décision d’annuler la réunion du 4 septembre est intervenue après un jour et demi de discussion entre les 17 membres. Larbi Kabbaj déclare que lui et les membres de cette instance attendent que les bons offices de l’Istiqlal débouchent sur une solution qui irait au fond des problèmes de l’UGTM. «Nous plaçons toute notre confiance dans le Parti de l’Istiqlal et son secrétaire général», conclut Larbi Kabbaj.
Toutefois, cela n’a pas empêché les membres du Bureau exécutif et des syndicalistes à prendre d’assaut le siège de l’UGTM au port de Casablanca. «C’était pour nous une manière de dire à Afilal que nous étions capables de déloger du siège général, mais nous nous sommes retenus par respect à l’intervention de Abbas El Fassi», affirme Larbi Kabbaj.
Pour Mohamed Zainabi, autre membre du Bureau exécutif, il est attendu de Abbas El Fassi qu’il fasse jouer tous les moyens et prérogatives qui sont les siens pour «se pencher d’urgence sur une solution d’urgence» qui ne peut être qu’en faveur du «sauvetage de notre syndicat».
Chez Afilal, également contacté par ALM, c’est presque un même son de cloche. «Il m’a écrit une lettre pour tout arrêter et j’ai répondu favorablement en ajournant toutes mes réunions», affirme Afilal. Sauf que, estime-t-il, « Abbas El Fassi est pour les réformes alors qu’ils (les membres du Bureau exécutif, NDLR) sont contre». Afilal accuse Chabat et le reste du Bureau exécutif de vouloir mettre la main sur le Parti de l’Istiqlal quitte à utiliser tous les moyens, mais des « limites ont été franchies », ajoute-t-il.
Afilal accuse en effet Hamid Chabat d’avoir empli deux autocars de «voyous » à Fès et autant dans les carrières de Aïn Sebaâ pour s’emparer du siège du port. Afilal déclare d’ailleurs qu’une plainte a été déposée (avec noms, preuves confondant les «casseurs») devant la justice pour les dommages qu’aurait subis ledit siège. Selon Afilal, il y eut notamment «vol» d’un téléviseur et d’un ordinateur, entre autres actes prêtés aux assaillants. Cette plainte, affirme-t-il, est accompagnée d’une lettre de la direction de l’ODEP.
Afilal, pour résumer, déclare que le Parti de l’Istiqlal et sa hiérarchie, en décidant d’intervenir, ont compris les « vrais desseins de Chabat et ses amis ». 
Abderrazak Afilal devra rencontrer aujourd’hui une délégation de l’Istiqlal composée de  Abdelhak Tazi, Abdelhamid Aouad et M’hamed Khalifa. Des réunions sont également prévues, au cours de cette semaine, avec les membres du Bureau exécutif qui sont désormais au nombre de 17 après le «ralliement» de Lahcen Hansali (énergie et mines, secrétaire régional de Rabat) et de Lahcen Bouzid (S.G du syndicat des ports).
L’autre volet de la polémique est suscité par le Premier ministre qui a reçu samedi dernier Abderrazak Afilal dans le cadre de ses rencontres avec les leaders des principales centrales syndicales du Royaume. Pour Afilal, c’est du pain béni. Pour le Bureau exécutif, qui a envoyé hier lundi une lettre teinte de beaucoup de colère à Jettou, le Premier ministre se devait de rester neutre ou alors respecter la décision de cette instance ayant suspendu puis exclu Afilal.
«Nous vous exprimons nos vives protestations suite à cette hâtive initiative que nous n’imaginons pas être celle reflétant la position du gouvernement », lit-on dans cette lettre portant la signature de Mohamed Larbi Kabbaj.   
Le 28 août dernier, le Bureau exécutif décidait de nouveau d’expulser Abderrazak Afilal et de lui ôter toute qualité de parler au nom de l’UGTM ou de prendre des décisions en son nom. La même instance annonçait, pour dimanche 4 septembre, la tenue d’un conseil général de l’UGTM au siège général du syndicat pour rendre définitive cette décision.
Le même jour, Afilal programmait une rencontre au sein des mêmes locaux.
Voulant se mettre à l’abri de toute surprise d’assaut, Afilal avait mobilisé une véritable armée de sympathisants (de dangereux repris de justice, affirment ses détracteurs) pour défendre son antre. Gourdins, pitt-bulls et surveillance 24/24 heures étaient de la partie.
L’affrontement attendu n’aura pas lieu finalement. L’intervention de Abbas El Fassi a été décisive. Jusqu’à quand et pour quelle issue ? On en  saura plus dans les jours à venir.

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