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Un duo gagnant qui se complète

© D.R

ALM : le duo wali-maire de Casablanca semble donner satisfaction quant à l’approche développée. Qu’est-ce qui caractérise, à vos yeux, les deux hommes ?
Nasser Bouazza : Honnêtement, le constat s’impose de lui-même. Le travail accompli au niveau local rompt avec le passé. Les deux hommes ont, à mon sens, plusieurs facteurs communs. La capacité d’écoute et l’honnêteté en sont les principales caractéristiques. Nous le constatons tous les jours. Au niveau de Casablanca, la ville est bien représentée par son wali. Il n’hésite pas à défendre ses intérêts. Ses capacités d’écoute sont une aide précieuse aux investisseurs. Il faut dire qu’il fait adhérer les gens à sa cause. Son humanité et sa sociabilité ne sont pas en reste. Les promoteurs immobiliers, tout dernièrement, n’ont pas manqué de le vérifier. Il a montré qu’il est prêt à faire ce que l’Etat ne faisait pas avant et montré qu’il est à leur côté. Pour le maire, Mohamed Sajid, son honnêteté est vraiment exemplaire. Son expérience politique doublée de celle dans le monde des affaires lui permettent de gérer la ville comme s’il gère une entreprisse. Si ce rythme est maintenu, je suis confiant que l’organisation du Mondial 2010 sera entre de bonnes mains. Ce couple gagnant a fait ses preuves. Je souhaite cependant qu’on nous les laisse pour quelques années. Un Wali comme M. Dreyf a coupé net avec les pratiques passées. L’expérience de la ville de Marrakech est riche en enseignements dans ce sens. Cela fait au moins trois ans que cela dure. Les résultats sont là. Recommencer à zéro n’est franchement pas source de développement.
Quelle est votre lecture du bilan des réalisations des deux hommes?
C’est la première fois dans l’Histoire de Casablanca où un maire, élu démocratiquement, au côté d’un wali avec une solide expérience donnent naissance à une gestion complémentaire. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la ville dispose d’une vision stratégique.
Les objectifs des deux acteurs convergent en des points précis. Faire de Casablanca une ville à dimension internationale est désormais le leitmotiv. La dynamique ainsi enclenchée est bien perceptible. Le chemin vers les réformes, aussi élémentaires soient-elles, est ainsi balisé. La ville est en phase de rattraper son retard pris dans sa propreté. Les infrastructures de base ne sont pas en reste alors que la circulation est au stade d’étude pour accoucher d’une solution durable. La proximité reste le terme qui s’impose fréquemment pour qualifier la volonté affichée par le duo wali-maire. Cela passe assurément par la gestion privée de la chose publique.
Justement, quel est votre regard sur le programme de gestion déléguée. Vous paraît-il justifié?
Complètement et sans réserve. À mon sens, la privatisation et la gestion déléguée au profit de sociétés privées est un passage obligé. Il faut juger sur les résultats. La gestion de l’argent public par les élus a montré ses limites. Il faut plutôt concéder et laisser les gens apprendre. Le rôle d’une commune doit être, schématiquement, celui de la collecte des taxes. Le savoir-faire et l’optimisation des moyens sont plus dictés par une gestion privée que publique.
Mais n’y a-t-il pas un corollaire, celui du renchérissement des coûts?
Franchement, le citoyen cherche la propreté, l’accès au transport et autres services en premier lieu. Qui d’entre nous n’est pas près à payer un petit plus pour un service optimal ? En plus, la bonne gestion, comme pratiquée au sein des sociétés privées, est source d’économies à long terme.
En votre qualité d’opérateur économique, quelles sont vos attentes de l’équipe en place ?
Globalement, le travail accompli jusqu’à maintenant est plutôt satisfaisant. Il faut cependant persévérer et continuer dans ce sens. Toutefois, si la sécurité des personnes est bien en marche, la sécurité routière est une priorité. J’espère qu’un plan global, oeuvrant dans ce sens, soit mis en chantier. Mais il faut faire confiance à la bonne coordination entre les deux premiers acteurs de Casablanca que sont le wali et le maire. Les capacités d’adhésion et de fédération du premier sont complétées par le tact et la culture politique du second. La collaboration est en train de devenir plus solide. Il faut garder en mémoire que nous sommes en présence d’un système qui s’éduque. La phase d’apprentissage est bien entamée.

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