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Un scrutin source de malaise

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ALM : Quelle est votre appréciation de la compagne électorale ?
Abderrazak Afilal : A ce stade, il faut dire que les choses ont plutôt une apparence normale. Par contre, sur le terrain, nous sommes malheureusement encore confrontés à l’usage systématique de l’argent. Certains candidats malhonnêtes n’hésitent pas y recourir pour atteindre leur objectif. Nous avons nourri beaucoup d’attentes vis-à-vis du ministère de l’Intérieur pour que ces pratiques cessent mais, à Casablanca notamment, ces pratiques sont encore de mise. Il faut que les véreux quittent la scène politique.
La nouvelle approche du ministère de l’Intérieur ne semble pas vous séduire ?
J’aurais souhaité plus de moyens sur le terrain. Un suivi direct devait être assuré notamment en mettant des vigiles sur place ou alors simuler des situations pour faire tomber les récalcitrants. Il faut vraiment être concret et faire ce qu’on dit.
Le désintérêt vis-à-vis de la campagne est manifeste. Quelles en sont les causes selon vous ?
D’abord, je fais partie de ceux qui se sont opposés au scrutin de liste. Les problèmes qu’il a générés entre les candidats d’une même liste sont éloquents. La course aux premières positions a divisé les effectifs. La nature même de ce mode n’est pas encore assimilée par les différents candidats. La majorité des candidats voulait s’assurer les premières places sur les listes, convaincus qu’elles étaient les seules devant assurer l’élection. Ceux qui n’ont pas réussi à le faire se sont retirés. Cette situation nous a privé de plusieurs militants.
Quel est votre regard sur les sanctions rendues publiques ?
Nous avons accueilli avec satisfaction l’ouverture, avec sérieux, de cet épineux problème. La condamnation à un an de prison d’un candidat malhonnête est de nature à donner le bon exemple et d’arrêter net toute tentation malsaine. Mais, comme je vous l’ai annoncé, un suivi sur le terrain est indispensable. Il faut en plus qu’il soit perceptible. Je suis sûr que le manque de confiance actuel est la résultante de ce malaise ambiant. Les gens ne sont pas acquis aux votes. Je crains une vague d’abstention conséquente. En plus les partis doivent exiger l’élimination des incompétents. Exiger un minimum d’instruction est de nature à ramener cette confiance perdue. Comment voulons-nous que la confiance revienne alors que des incompétents ont intérêt à ce qu’elle ne prenne jamais racine ?

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