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Une démarche originale pour un conflit caduc

L’initiative du collectif « Sahara-Maghreb », qui se veut « une contribution en faveur de la résolution du conflit du Sahara dans une optique de construction maghrébine », est une démarche entreprise par un ensemble d’associations et de personnalités de la société civile désireuses de contribuer à l’émergence d’une solution équilibrée et porteuse d’avenir pour la question du Sahara.
Pour expliciter cette démarche, le collectif envisage de tenir une conférence de presse, le 25 mars à Casablanca, qui devrait être suivie d’un séminaire, dans la même ville, les 18, 19 et 20 avril prochain, sous le thème « Construction régionale et résolution des conflits régionaux ».
Le collectif, qui est actuellement composé de dix-huit membres entre associations et personnes physiques, est ouvert, ont affirmé les initiateurs du projet, à toutes les potentialités maghrébines. Pour le moment, seules des personnalités marocaines forment la plate-forme. Il s’agit de noms connus pour leur présence sur la scène nationale à travers leur activisme au sein de la société civile. On citera notamment les deux initiateurs de l’idée du collectif et ses portes-paroles, Abdelali Benamour et Noureddine Ayouch. Parmi les membres, des noms comme Serfaty Abraham, Anis Balafrej ou le président de l’association AFAK, Abderrahim Harouchi.
Le collectif présente donc une « charte » pour la construction maghrébine et la résolution des conflits régionaux. Cette démarche s’appuie sur trois axes fondamentaux que le collectif présente comme des options de choix à privilégier.
Il s’agit, en premier lieu, de « l’impératif démocratique » qui doit être considéré dans sa version la plus contemporaine et qui est basé sur une large décentralisation dans le cadre de régions autonomes. Donc, un Maghreb composé d’autonomies élargies. Le deuxième axe principal est relatif à « la construction du grand Maghreb » dans l’objectif de parvenir à « renforcer le poids géostratégique de la région ». Troisièmement, les élaborations de la charte estiment que la « résolution des conflits de la région, particulièrement celui du Sahara » est une option indispensable à la construction du grand Maghreb. S’agissant de l’affaire du Sahara, les membres du collectif insistent sur le fait que leur démarche est essentiellement une réflexion et ne se propose pas de se prononcer sur une solution définitive qui « reste du ressort du politique ».
Le document élaboré par le collectif se veut donc une approche novatrice de la problématique du Sahara et de la construction du Maghreb », et aspire à devenir « un appel solennel en faveur d’une vision d’espoir ». Pour ce faire, le collectif « essayera de développer la base des partenaires de la démarche en initiant un dialogue positif avec toutes les parties intéressées par la question à savoir les instances ouvertes au dialogue positif des gouvernements de la région, des pays voisins, du Polisario, des institutions internationales, mais surtout des sociétés civiles maghrébines et internationales ». La nouveauté en ce qui concerne cet appel au dialogue concerne essentiellement cette annonce de l’ouverture au dialogue avec le Polisario. Ainsi, des phrases contenues dans la charte avancent sans hésitation cette intention de « dialoguer » avec le Polisario. « La démarche se veut libre, ouverte et porteuse d’un débat de fond, donc de pistes de solution, sans tabous, ni lignes rouges », dit le texte.
Dans ce dialogue, le collectif prône l’indépendance de toute intervention ou influence externe. « Tout en étant à l’écoute de tous les intervenants sur cette question, le collectif se veut indépendant de toute zone d’influence qu’elle soit nationale, régionale, internationale ou multilatérale », précisent les élaborations de la charte.
À cette fin de dialogue ouvert, une conférence sera organisée, annoncent-ils, et qui sera « ouverte à des représentants des parties intéressées favorables au dialogue ». Ainsi, donc la démarche entreprise par les membres du collectif, qui revêt certes une importance de fait vu son originalité, entre dans le cadre d’une nouvelle approche du dossier du Sahara et la place dans le cadre d’une vision globale maghrébine dans l’espoir de résoudre un conflit bilatéral provoqué par l’ambition hégémonique algérienne, dans un cadre multilatéral et régional qu’est le grand Maghreb.

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