Au Maroc, et depuis 1998, le gouvernement comprend en son sein un Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé de la Poste et des Technologies de l’Information. La mission confiée à ce département est complexe. Elle consiste notamment en la généralisation de l’utilisation des technologies de l’information, la libéralisation du secteur, garantir l’accès à l’information et au savoir et à accélérer le programme d’équipement du pays. Cet ensemble de grands chantiers à été regroupé dans un vaste programme nommé stratégie e-maroc.
L’administration électronique (e-gouvernement) étant au centre de cet ambitieux programme. Qu’en est-il aujourd’hui ? Sur le terrain, le constat est décevant. Malgré les énormes budgets alloués pour l’équipement et l’informatisation des administrations, leurs rendements ne s’est pas pour autant améliorés.
La numérisation des données est au point mort et la plupart des procédures administratives se font toujours sur papier. Ce qui est incompréhensible puisque la plupart de ces administrations disposent d’un système informatique autonome. Dans les administrations marocaines, les ordinateurs servent principalement à imprimer les données sur papier ! D’autres réalités confirment le déphasage de notre administration avec la société d’information. Quelques chiffres le démontrent : 2,8% des fonctionnaires marocains utilisent un ordinateur. Et 35 fonctionnaires partagent le même poste.
Côté ressources humaines, l’administration emploie seulement 1200 techniciens informatiques, soit 0,3% du nombre des fonctionnaires. Ajouter à cela la quasi-absence de la formation continue de fonctionnaires marocains dans les domaines de l’informatique. Et Internet ? Bien que quelques ministères aient déjà investi la toile, leurs sites restent limités et se contentent de proposer des informations générales et très peu de services fonctionnels. Et seulement quelques organismes publics ont lancé des chantiers de mise en ligne d’informations et de formulaires sur Internet. On retient les expériences de l’administration de la Douane, l’ANRT, la Conservation foncière et l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) et la CNSS. Insuffisant.