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Une exception à confirmer

La mémoire collective, en matière de plan d’intégration de la femme au développement, retient notamment la marche décisive contestataire de cette initiative.
Toutefois, il n’en demeure pas moins que ce programme a précipité les événements en faveur d’une tentative de représentativité politique.
Au départ, il s’agissait d’un simple recueil d’idées, élaboré par un collectif d’experts, à la tête duquel se trouve Said Saadi, ancien secrétaire d’Etat chargé de la famille. Une espèce de fascicule comprenant 52 pages, qui ne possède aucun caractère contraignant ni pour le gouvernement ni pour les citoyens du pays.
Les principales orientations du plan consistent d’une part, en la lutte contre l’analphabétisme dans le monde rural et la santé reproductive. D’autre part, elles portent sur la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du rôle économique de la femme. Et finalement, est c’est l’actualité de l’heure, un dernier axe met l’accent sur l’amélioration du statut juridique et politique de la femme. Lors des travaux des différentes commissions chargées de recueillir les données et de tracer les programmes d’actions, au sein de la commission socio-économique, les intervenants ont particulièrement insisté sur les conditions du changement. C’est ainsi que Zhor Rachiq, présidente de la commission féminine au sein du Mouvement Populaire explique : « le début de tout changement et de la une prise de conscience commencent par l’amélioration de la situation économique et sociale de la femme. Pour qu’elle soit en mesure de réfléchir et de prendre ses propres décisions, elle doit s’assumer.
Et cela passe notamment par alphabétisation et surtout l’indépendance financière ». Il est vrai que durant ces dernières législatives, nombre de femmes, ont justifié leur vote, par le oui-dire ou pire encore elles ont avoué, avoir été dirigées par un proche, un fils ou un mari. D’ailleurs, durant la campagne médiatique, le message était clair. « J’ai demandé à mon fils », avons-nous entendu sur les ondes télévisées, de la part d’une représentante de la gent féminine, interrogée par Naïma Lamcherki. Certaines d’entre nous, ont posé des questions au bain maure, les répliques sont révélatrices. Il apparaît que les choix étaient guidés par l’attrait de l’image représentant les formations politiques : la théière, elles connaissent bien pour en préparer plusieurs dans la journée et puis c’est un rituel traditionnel, le poignard (koummia, khanjar) symbolise le pouvoir des ancêtres…et les exemples de ce genre n’en finissent pas. Alors des interrogations subsistent. Quelle représentation féminine désirons-nous ? Si la liste nationale est une avancée indéniable, les femmes élues sont-elles à même de remplir leurs nouvelles responsabilités, pas uniquement vis-à-vis de leurs congénères, mais à l’égard de la nation ? Et surtout, cette opération s’est-elle déroulée dans les meilleures conditions ? « Les lacunes viennent de la loi même sur les modalités des élections. Du moment où la liste nationale a été une exception, pour régulariser une situation et rendre justice à des femmes, qui de par leur travail, n’ont jamais été considérées les égales des hommes, il fallait donc s’attarder sur certaines conditions », précise Mme Rachiq.
En effet, la majorité des femmes, membres des commissions, reconnaissent qu’elles ne s’attendaient pas à ce que la loi sur les partis politiques soit promulguée avant celle relative aux élections. Ces femmes s’appuient sur les orientations du discours royal du 20 août, au cours duquel le Souverain avait souligné qu’en matière de gestion de la chose publique, la sélection doit porter sur des personnes capables d’assumer ces fonctions.
Ces mêmes femmes se révoltent quand ces directives ne sont pas appliquées au sein des formations politiques. Elles sont unanimes à admettre qu’ : « on voulait que cette première véritable participation à la vie politique du pays se réalise avec des femmes solides, des militantes qui sachent ce que signifient la politique et la chose publique ». Ce n’est que partie remise.

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