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Une initiative à encourager

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ALM : Quel regard portez-vous sur ces dernières négociations?
Ismail Alaoui : L’initiative entreprise par des Palestiniens des territoires occupés et des responsables politiques appartenant à la gauche israélienne se situant dans les rangs de l’opposition, est une démarche que l’on ne peut qu’applaudir. Mais en même temps, et à la lumière de ce qui se produit sur le terrain, nous nous interrogeons sur l’opportunité d’une telle démarche. Hier, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, s’est dit en faveur de la “Feuille de route” et a réitéré ses positions à ce sujet; ce qui prouve qu’il ressent le danger venir et que cette nouvelle initiative pourrait surmonter le blocage qui caractérise le Plan dit “Feuille de route”.
Est-ce que vous estimez que les recommandations de ce projet de pacte pourraient apporter la paix ?
Les conclusions de ces négociations me font beaucoup de peine dans la mesure où elles démontrent à quel point notre situation est devenue critique et fragile. Car les concessions présentées de la part des Palestiniens sont énormes, aussi bien en ce qui concerne le statut de la ville sainte d’Al Qods, dont la partie orientale sera livrée aux autorités israéliennes, que pour ce qui est de la question des réfugiés. Cependant, il faut reconnaître que les champs de manoeuvre et d’action sont trop limités pour les Palestiniens, notamment au vu du mutisme et de la faiblesse de leurs alliés arabes.
Est-ce que vous ne voyez pas que ces choix se font au détriment de l’histoire?
Les solutions historiques ne sont, en fait, que le résultat du cumul de solutions politiques. Les guerres de croisades ont duré deux cents ans et se sont soldées par la libération de la Palestine. Un tel fait historique pourrait se reproduire sous de nouvelles formes et conditions. En d’autres termes, les Israéliens finiront par être absorbés dans cette région. Que ce soient la “Feuille de route”, ou les accords d’Oslo ou autres accords, il est certain qu’au fils des ans, les colons seraient acculés à quitter les lieux ou à intégrer les populations de la région, comme cela s’est fait avec les chrétiens dans le passé. Cela pourrait vous paraître utopique, mais, à mon sens, il faudrait appréhender l’histoire dans la durée et voir l’issue réservée à l’Afrique du Sud.
Justement, on reproche aux négociateurs leur manque de représentativité. Qu’en pensez-vous ?
En politique, on peut s’attendre à la réincarnation des fantômes. Comme le Phénix, certains partis pourront ressusciter, c’est pourquoi ce n’est pas une mauvaise chose de discuter. Cela pourra même sauver l’honneur de la société et ouvrir des perspectives pour l’avenir.
Des observateurs reprochent aux négociations de se faire un climat de guerre. N’est-il pas juste d’arrêter les hostilités avant d’entamer les discussions?
Tel est le langage de la raison, mais, malheureusement, ce n’est pas le cas dans la réalité. A mon sens, il faut progresser, car la bataille se fait à plusieurs niveaux: sur les plans politique, diplomatique, militaire et idéologique. C’est, donc, une bataille multiforme et c’est une grande erreur que de négliger un de ses aspects.

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