"Où vivons-nous en fait? Une juge autorise les coups entre époux…
et se réfère au Coran", s’offusque sur une quart de page le quotidien le plus lu d’Allemagne, Bild.
Le Conseil central des musulmans en Allemagne a immédiatement réagi, estimant que la juge "aurait dû se référer à la Constitution allemande et non au Coran", et a rappelé que, dans l’islam aussi, la violence et les mauvais traitements, quelque soit le sexe, étaient des motifs de divorce.
"Au nom du peuple: les coups sont autorisés": le quotidien de gauche Taz publie pour sa part en première page le verset 34 de la 4e sourate du Coran, et la traduit comme suit: "Si vous craignez que quelque femme se rebelle, alors menacez-la, rejetez-la dans le lit conjugal et battez-la!" Un tribunal de Francfort (ouest) a approuvé mercredi un recours déposé par l’avocate de la femme âgée de 26 ans et mère de deux enfants, visant à dessaisir la juge allemande. Un nouveau juge va se saisir de l’affaire.
La classe politique allemande toutes couleurs confondues, a publiquement désavoué la juge.
"Quand le Coran est élevé au-dessus de la loi fondamentale allemande, alors il ne me reste plus qu’à dire: bonne nuit, Allemagne!" s’offusque dans la Bild le secrétaire générale de la CDU, Ronald Pofalla (Union chrétienne-démocrate, au pouvoir au sein de la grande coalition).
Ces arguments "sont tellement insupportables qu’ils ne sauraient en aucun cas être pris en considération, même sous le point de vue d’une éventuelle interprétation du droit et de la loi", a fustigé sur le journal en ligne Spiegel le ministre de l’Intérieur de Bavière (sud), G nther Beckstein (CSU, parti frère de la CDU).