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Une ONG américaine dénonce la politique de militarisation des civils séquestrés à Tindouf

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Le problème de militarisation forcée de la population civile sahraouie de Tindouf revient sur le devant de la scène. Et c’est une ONG américaine basée à Washington qui vient de dresser le réquisitoire de cette pratique infâmante. Dans son rapport annuel 2008, le Comité américain pour les réfugiés et les immigrés (USCRI) relève que «les pensionnaires des camps de Tindouf sont forcés à suivre des formations militaires avant d’être expédiés vers Cuba». L’ONG américaine en veut pour exemple (et preuve) des témoignages livrés récemment devant le Parlement belge par six Sahraouis anciens pensionnaires des camps de Lahmada-Tindouf. L’enrôlement forcé des enfants sahraouis est l’illustration la plus abjecte de cette pratique honteuse. En alertant sur «la malnutrition aiguë ou chronique» qui est le lot du quotidien de ces enfants sans défense, l’ONG américaine dénonce leur embrigadement systématique par la soldatesque polisarienne avant leur déportation vers l’île de la Jeunesse, à Cuba, où ils sont surexploités. Ces enfants qui sont en âge de scolarité sont arrachés à leurs parents, pour être entraînés au port d’armes, à Tindouf, puis sur l’archipel communiste, en violation de toutes les conventions internationales, particulièrement la Convention de 1989 sur les droits des enfants. La déportation des enfants qui se fait évidemment sans l’accord de leurs parents a bien d’autres objectifs que celui du simple embrigadement ; le Polisario tient là un moyen de pression sur les familles sahraouies qui sont condamnées à rester à Tindouf dans l’attente de leurs progénitures. «C’est une manière de verrouiller toute possibilité de retour de ces familles à leur mère-patrie, le Maroc», explique un spécialiste de la question. Sur ce registre, le Comité américain pour les réfugiés et les immigrés établit un constat accablant. «Le Polisario a interdit à plusieurs personnes de retourner dans la zone marocaine du Sahara», a dénoncé l’ONG américaine, qui précise que «des pensionnaires (des camps de Tindouf) ont exprimé leur intention d’y retourner et certains d’entre eux ont réussi à atteindre le Maroc par la Mauritanie», note l’ONG USCRI qui fait allusion à la dernière vague de ralliements à partir de Gjijimat. Pour rappel, une centaine de sahraouis a réussi à regagner la mère-patrie en début 2008, après avoir marqué, lors du 12ème congrès du Polisario fin décembre 2007, leur dissidence vis-à-vis du chef des séparatistes Mohamed Abdelaziz. Lors de ce retour massif, les ralliés ont livré des témoignages poignants sur la détresse de leurs proches restés dans les camps de l’horreur. Il y a lieu de retenir notamment les révélations d’anciens responsables au Polisario, dont la femme Ennada Bent Eddah El Mekki chargée anciennement de la distribution des aides humanitaires dans les camps de fortune. Sur ce point, l’ONG américaine dénonce vigoureusement le détournement des fonds humanitaires par la direction du Polisario, au détriment des enfants et des femmes notamment. «Quelque 39% des enfants de moins de cinq ans dans les camps de Tindouf souffrent de malnutrition aiguë ou chronique et les deux tiers des femmes souffrent d’anémie», relève l’ONG américaine qui appelle à plus de rigueur et de transparence dans le réseau de distribution des aides humanitaires.

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