Couverture

Une valse à mille tons

Alliance des libertés (ADL) a couvert 55 circonscriptions électorales sur 91. Pour un parti de naissance récente, c’est une bonne performance. Ce parti, qui a fait du libéralisme son credo principal, a-t-il des atouts en main pour se faire une place dans la future Chambre ? Président provisoire d’ADL, Ali Belhaj, 42 ans, qui se présente tête de liste à Aïn Chock-Hay Hassani, se garde de faire des pronostics. “ Vous savez, j’ai le nez dans le guidon, explique l’intéressé. Il m’est difficile de dire d’ores et déjà le nombre de sièges qu’ADL obtiendrait à l’issue des législatives du 27 septembre“.
Eh oui, quand on a le nez dans le guidon, on a forcément les yeux fixés sur la route avec la forte impression de pédaler dans la semoule. À Hay Hassani-Aïn Chock, la course risque d’être de longue haleine, surtout avec un Mohamed Kemmou qui brandit le sabre du MP pour couper perfidement les têtes (de liste) qui dépassent. Après avoir été PND, UC et PPS, Ali Belhaj arbore désormais sa montre (le symbole de son parti) coincée bizarrement à 14 heures 53 minutes- le moment de la sieste comme a dit un plaisantin. Comme quoi, ce n’est jamais l’heure avant l’heure. En fait, le nouveau parti d’Ali Belhaj n’aime pas les heures de pointe et les embouteillages qui vont avec. Trop encombrant. À y regarder de plus près, ADL a été conçu en trois temps. À tempérament. D’abord, il y a eu le fameux appel des 100 (cadres) lancé il y a un an environ. Une initiative qui se voulait citoyenne destinée à aboutir à une plate-forme à l’échelle nationale. Objectif : inciter dans un premier temps les jeunes marocains à s’intéresser à la politique pour militer ensuite dans les partis existants de leur choix. “ Malheureusement, cette idée noble fut dévoyée par Ali Belhaj qui se l’est appropriée“, explique un ancien membre de la liste. Il ajoute : “ par conséquent, nombre de cadres qui se sont sentis désabusés se sont empressés de se retirer du projet“.
Les autres, le gros de la troupe, sont restés fidèles. Ils assisteront même à plusieurs réunions autour d’Ali Belhaj, qui s’est imposé déjà comme leader après avoir été un signataire parmi les signataires. À ce stade, l’idée de transformer ce mouvement en parti politique était exclue.
La phase II ne tarde pas à être concrétisée. Ce sera le lancement officiel de ADL, à Casablanca, le 16 mars dernier. Des noms et non des moindres parmi une nouvelle génération d’entrepreneurs en vue sont présentés par la rumeur comme étant engagés dans l’aventure ADL. Certains promoteurs du projet iront même jusqu’à chuchoter que ADL est un parti d’avenir bien vu par le Maroc d’en haut. Bien sûr, il n’en est rien. Un coup de bluff.
ADL poursuivra son bonhomme de chemin tortueux. Quelle ne fut la surprise des signataires de l’appel quand ils auront découvert que la constitution du parti, qui n’a jamais été à l’ordre du jour, s’est faite avec un autre groupe de personnes qui sont les fondateurs du nouveau-né. Eux, ils ont eu tout simplement le sentiment d’avoir été largués après avoir été utilisés comme des rabatteurs. D’ailleurs, un membre en colère, Mohamed Benhamou, entreprendra de lancer son propre parti. Et puis, certains cadres en vue.
La phase III concerne les préparatifs des élections. Un membre fondateur, qui a requis l’anonymat, indique que les choix des candidats ADL s’est fait en dehors des instances du parti et des membres qui comptent. “ Pendant la préparation des listes, Ali Belhaj était introuvable. Il nous donnait rendez-vous mais ne venait pas“, ajoute-il. Lui aussi a le sentiment d’avoir été floué.
Par ailleurs, Alliance des libertés s’est engagé dans les élections alors qu’il n’a pas tenu son congrès censé élire les instances du parti. Pour Ali Belhaj, les échéances du 27 septembre servent surtout pour faire connaître sa jeune formation qui a certainement besoin de beaucoup de temps pour prétendre jouer dans la cour des grands. En attendant, l’essentiel c’est de participer.

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