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Victoire des partis dits classiques

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Avec plus de 27% de voix exprimés en leur faveur, les partis de la Gauche auraient pu constituer la première force politique du pays. Mais tiraillés, déchirés entre eux et sombrant dans une lutte intestine inutile et sans lendemain, les dirigeants de ces partis ont d’une manière ou d’une autre fait raté à leurs adhérents et sympathisants une occasion d’or pour mener la gestion des grandes villes et de bon nombre de communes. La faiblesse du taux de participation ( 54,16%) et l’importance du nombre des bulletins nuls (771.578) ont participé également à la baisse du rayonnement de cette Gauche menée par l’USFP et à laquelle appartiennent le PPS et ses anciens amis qui constituent à présent le FFD, le PSD et la GSU, qui faisaient partie à un moment donné de la Gauche radicale, et le CNI sorti des tripes de l’USFP. Trop de gâchis, diront les uns, trop de petits calculs, diront d’autres, ont empêché Khalid Alioua, d’être, au lendemain du scrutin de 12 septembre, dans une position confortable qui traduit, en fait, la structure socio-politique de la ville de Casablanca. Une ville devenue, depuis le 27 septembre 2002, un fief des islamistes, et dont a bénéficié le Parti de l’Istiqlal, arrivé en tête des formations partisanes dans la capitale économique du pays, dans deux villes impériales, Fès et Marrakech, et à Tanger. Conformément aux prévisions de ses dirigeants, dont en premier lieu Abbas El Fassi, le Parti de l’Istiqlal conserve son statut de première force locale du pays, avec 1.120.834 voix, alors qu’il y a à peine une année, il n’a obtenu que 602.676 voix, en occupant la deuxième place derrière l’USFP. Les 518.158 voix de différence dont il bénéficie sont, selon bon nombre d’observateurs, le fruit de son alliance objective avec les islamistes. Le pôle conservateur est sorti désormais vainqueur de ces élections. Le PI et le PJD qui disposent de plus de 20% de voix, ont pu évincer la gauche dans plusieurs villes, dont Meknès, Fès, Casablanca et Marrakech. Le jeu des alliances pour les Conseils des grandes villes pourra s’avérer fatal pour leur adversaire. Les partis de la Mouvance populaire (MNP, MP, MDS, UD, en plus d’Al Ahd, sorti des rangs du MNP avant de rejoindre l’alliance socialiste), et de la Droite libérale, composée du RNI, de l’UC et du PND, en plus de quelques petites formations, bénéficient de plus de 47% des voix. Le compromis adopté, à la veille des élections, entre le RNI, qui dispose de plus de 12 % de sièges ( 10,97 %de voix exprimées), le Mouvement populaire qui détient presque 10% de sièges, l’Union démocratique et le MNP, qui ont respectivement 6,60% et 6,13 de sièges , avec plus de 820.000 voix en leur faveur, pourra s’avérer concluant dans la constitution des bureaux qui vont gérer les communes et conseils des villes. Un autre point non moins important consiste dans la faiblesse manifeste de plus de la moitié du nombre des partis qui se sont présentés aux élections. En effet, parmi les 26 partis inscrits aux élections, 14 n’ont pas pu dépasser le cap de 2% de sièges ou de voix exprimées. Un parti comme, les Forces citoyennes, a eu moins de voix et de sièges que les Sans appartenance politique. Les SAP ont eu 80.770 ( 1,13 de voix exprimées), alors que le parti des FC n’a eu que 48.528 voix et 0,31% de sièges. Le Parti de la Gauche socialiste unifiée, n’a pas non plus dépassé le cap de 2% de voix ou de sièges. L’Alliance des quatre bougies, s’avère une simple addition de formations minoritaires et sans influence réelle sur le cours des événements. Avec 108.628 de voix en sa faveur, la GSU représente le 1/10ème de l’électorat de l’Istiqlal ou de l’USFP. La situation du Congrès national ittihadi est plus grave encore. Ce parti ne fait que jouer le rôle de la réaction en accordant la priorité au combat contre l’USFP. Aussi, contrairement à tout ce qui se dit sur l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti national démocrate (PND), ces deux partis constituent malgré tout, une force potentielle et disposent, en commun, de plus de 580.476 voix. Enfin, il y a lieu de confirmer la règle qui dit que le sérieux paie souvent. Le PPS vient d’en donner l’exemple. Le petit parti socialiste de jadis est en train de gagner du terrain et de se positionner dans la Cour des grands. Et ce n’est pas l’adhésion de Miloud Echaâbi qui lui a donné cette force, mais la détermination de ses cadres, la propreté de sa campagne électorale et la qualité de bon nombre de ses candidats, particulièrement dans les deux capitales du Royaume.

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