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Virtuel, maudit virtuel

H.H est une jeune marocaine de 21ans. Il y a deux ans de cela, et à l’image de ce qu’un bon nombre de jeunes marocains, garçons comme filles, elle avait fait la rencontre d’un jeune français d’origine marocaine, T.B.
Une simple rencontre sur le net qui n’a pas tardé à se transformer en sympathie puis en véritable relation amoureuse. Même si séparés géographiquement, ils étaient en permanence contact via le chat, les e-mail et même l’échange de cadeaux.
Des services sur Internet sans lesquels une telle relation n’aurait jamais pu avoir lieu. Pas aussi facilement ni avec une telle rapidité. Pour H, c’était le grand amour. Ils se sont mis à élaborer des projets communs et ont envisagé de se marier. Sérieux. Passés neufs mois, T.B a décidé de rentrer au « bled » spécialement pour avoir un contact direct avec sa bien aimée et mener à bien ce qu’ils avaient commencé. La déception. Dès leur premier contact direct, H savait que quelque chose n’allait pas. Que la personne devant elle était loin d’être ce qu’elle s’était longtemps imaginé. La désillusion. Tout au long du séjour de T. au Maroc, le couple menait une relation on ne peut plus amoureuse. Mais H. savait que son coeur n’y était pas. Incapable de lui dire en face ce qu’elle avait sur le coeur, elle a préféré le cacher. Après tout, T. allait rentrer en France et la relation était vouée à une fin imminente. Ce n’était pas l’avis de T. qui y croyait toujours.
Loin de se douter des sentiments de la jeune femme. il s’était même engagé à la demander en mariage auprès de ses parents et en avait parlé aux siens. Une fois reparti en France, plus aucune nouvelle ne lui parvenait de sa bien-aimée. H. avait décidé de rompre tout lien avec lui. T. en était malheureux, H. ne l’était pas mois. Une souffrance qui continue jusqu’à ce jour. Ce n’est là qu’un exemple, parmi tant d’autres, de relations entamées sur le net mais qui n’ont pas pu aboutir. Moyen de rencontre et plate-forme de connaissances par excellence, l’Internet offre une multitude de moyens de s’ouvrir aux autres, de tisser des amitiés et, comme c’est souvent le cas, de vraies relations amoureuses.
L’absence physique des protagonistes, la tendance à idéaliser la personne sur l’autre bout de la toile, la volonté de se représenter sous son meilleur jour. Des raisons qui contribuent à ce qu’on n’ait qu’une idée approximative, maquillée et parfois même fausse les uns sur les autres. «Ce n’est pas à travers des rencontres, au départ un simple divertissement, que l’on peut se faire une idée juste sur une personne qu’on ne connaît que virtuellement, encore moins construire des relations solides et durables», s’exclame Hanâa, une jeune étudiante marocaine habitant en France et fervente internaute, qui nous cite des exemples de certaines amies à elle qui ont pâti d’une tendance passagère. «Les préjugés, Internet aidant, que l’on a sur certaines personnes pouvent jouer en la faveur de développement d’une pareille relation comme ils pouvent la tuer dans l’oeuf. La réalité de ce que nous sommes est toute autre. La déception, de part comme d’autre, est toujours au bout du tunnel », insiste-t-elle. Le charme d’un rapport virtuel reste toujours à la fois limité et exagéré par la distance qui sépare le « couple ». Un joli vase, facilement cassable. Le moyen de communication universel, serait-il en train de tuer la communication…la vraie?

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