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Vrais emplois ou grosse arnaque

«Al Najat avait pris, depuis près de deux mois et demi, contact avec des agences privées avec lesquelles elles étaient déjà en relations d’affaires, comme que Selectin, Egida, RMO, Général Intérim. Al Najat ne connaissait pas encore l’existence de l’ANAPEC (Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences)», explique Réda Ramy, coordinateur au Maroc d’Al Najat Marine Shipping LLC.
Ce premier contact s’est fait lors d’un déplacement du représentant de la société émiratie, M. Salim, dans notre pays. Quel est le champ d’activité d’Al Najat ? Cette compagnie de nationalité émiratie est employée par des entreprises américaines et européennes pour le recrutement de la main d’oeuvre sur les navires de croisière. Elle appartient en fait à un groupement international dont la flotte est impressionnante. Si l’on croît les données transmises par Réda Ramy: «il procède entre 40 et 50 bateaux dont chacun emploie une quarantaine de personnes. Le besoin consiste en le recrutement d’un personnel dénué de toutes compétences particulières». La connexion avec l’Agence de l’emploi marocaine s’est réalisée suite à la rencontre M. Ramy et M. Salim et Chafik Rached, directeur de l’ANAPEC.
A ce sujet, Abbas Al Fassi, ministre de l’emploi, de la formation professionnelle, du développement social et de la solidarité, lors d’une intervention, aux séances du mercredi, à Chambre des représentants avait déclaré que la société émiratie et l’ANAPEC ont arrêté, lors d’une réunion, le nombre et le profil des candidats marocains sollicités et sont convenus de critères de sélection. Selon les dernières estimations, plus de 45 000 dossiers de candidatures sont parvenus entre les mains de l’ANAPEC. Toutefois, aucun recoupement n’a permis de certifier l’existence d’une quel- conque convention entre l’Agence marocaine et Al Najat. Aussi, si selon les ressortissants marocains la tradition verbale dans le monde des affaires aux Emirats Arabes Unis est de mise. Les pouvoirs publics marocains en revanche restent des plus formalistes en matières de transactions commerciales, dans cette affaire, le scepticisme est de rigueur. Le Maroc aurait bénéficié du critère de «la proximité avec l’Europe», précise Réda Ramy . Et il ajoute que : «dans les zones maritimes dans lesquelles circulent les bateaux, notamment en Europe, le recrutement ne se réalise pas dans les mêmes conditions». On apprend qu’une unité emploie 120 personnes en dehors des employés affectés pour les heures supplémentaires, l’unité fonctionne avec près de 1600 personnes, par an. Par ailleurs, le renouvellement du personnel tout au long de l’année, tourne autour de 20 et 25% soit près de 300 000 personnes. L’opération de recrutement au Maroc ne traduit que le reliquat utilisé chaque année par le groupement international.
L’essentiel du remplissage se réalise en Inde et au Pakistan. Ce marché fait généralement l’objet d’un appel d’offre international annuel. La dernière expérience a été polémique. Selon les informations diffusées sur le net, l’EastAfrican, en date du 20 août 2001, le recrutement de plus de 50 000 kenyans pour des travaux de croisière, ne s’est pas déroulé dans de bonnes conditions. Un certain Douglas Stevenson, directeur d’un programme Mombasa-bas d’aide de marins (SOVE) et d’autres experts, souligne le support : «ont soulevé l’inquiétude concernant la façon avec laquelle le recrutement est entrepris, dire qu’elle viole des conventions maritimes internationales d’organisation».
Et il a encore plus étayé en déclarant que : «la compagnie est clairement en contradiction avec l’article 2 de la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le placement des marins en chargeant des demandeurs des honoraires ».
Même si le coordinateur marocain Réda Ramy, met sur le dos «des problèmes internes» l’échec de l’opération au Kenya, il n’en demeure pas moins, que les dispositions de l’OIT sont également opposables aux autorités marocaines.

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