L’application SAIP n’a pas été en mesure de remplir la mission pour laquelle elle a été conçue. Ce système d’alerte lancé par le ministère de l’intérieur français a mis du temps pour réagir à l’attaque de Nice le 14 juillet. Il n’a envoyé un message d’alerte qu’à 1h34, soit trois heures après qu’un camion a délibérément foncé sur la foule sur la Promenade des Anglais.
Conçue après les attentats de novembre 2015, l’application SAIP a été lancée le 8 juin, deux jours avant le coup d’envoi de l’Euro 2016. Elle doit en théorie permettre à ses utilisateurs d’être tenus informés d’une crise majeure présentant un danger contre la population, comme un attentat, une catastrophe nucléaire ou la rupture d’un ouvrage hydraulique. Si un utilisateur a activé sa géolocalisation et qu’il se trouve dans une zone de danger, un écran dit «de sidération» s’impose sur son écran. Pour pouvoir fermer l’application, il doit obligatoirement appuyer sur les boutons «Je m’informe» et «Comment réagir».
Elle permet également à un utilisateur de recevoir des alertes qui se déclencheraient dans une zone autre que celle où il se trouve, à condition qu’il ait enregistré ladite zone géographique (commune, arrondissement…) dans ses préférences.
Un simple «outil complémentaire» à la communication de crise. «Les alertes sont émises par les services de la sécurité civile sous validation des autorités du ministère de l’intérieur, dont les préfets de département et de région», indique le ministère de l’intérieur.
Ces alertes doivent, en principe, être diffusées dans les 15 minutes. Or, la préfecture des Alpes-Maritimes a évoqué la piste d’un attentat dès 23h30, soit moins d’une heure après les faits. Si la confirmation officielle a immédiatement circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux, elle a donc tardé à être diffusée sur l’application SAIP. La cause de ce retard pourrait être d’ordre technique. Une saturation du réseau Internet mobile a pu retarder la réception des alertes… alors même que l’application a été pensée pour éviter ce genre de déconvenue.