Derrière la vague d’indignation qui a secoué le web cette dernière semaine, une étude publiée par Facebook suggérant que le réseau social le plus populaire au monde mène des « expériences » sur les émotions de ses utilisateurs à leur insu.
Pendant plus d’une semaine en 2012, Facebook a manipulé le fil d’actualité de plus de 700,000 de ses utilisateurs afin d’étudier l’influence du réseau social sur leur état émotionnel. Sans leur consentement, ces internautes ont été exposé à des informations plus « positives » ou plus « négatives », pour ensuite étudier leurs réactions.
Les résultats de cette étude qui ont été publiés en début du mois, soulignent, qu’en effet, les personnes exposées à un fil d’actualité négatif avaient plus tendance à poster eux mêmes du contenu négatif; suggérant ainsi que les réseaux sociaux faciliterai une « contagion émotionnelle » en propageant les sentiments et les émotions de leurs utilisateurs.
Les recherches ont suscité l’indignation des internautes à cause de leur aspect intrusif et manipulatoire. En effet, toute personne utilisant la version anglaise de Facebook pouvait potentiellement être un « cobaye » sans son consentement préalable.
Bien que la politique d’utilisation des données de Facebook -qui fait partie des termes et conditions d’utilisation que tout utilisateur doit accepter avant son inscription- réserve le droit au réseau social d’utiliser les informations personnelles pour des recherches visant à améliorer l’expérience des utilisateurs, le soucis éthique suscité par ce type d’expériences reste considérable. L’une des chercheurs ayant élaboré l’étude, Susan Fiske professeur de psychologie à l’université de Princeton, a même avoué être préoccupée par les méthodes utilisées. Interrogée par le journal américain The Atlantic, elle a affirmé que bien que le processus de recherche soit tout à fait légal, l’indignation provoquée par la publication de la recherche pouvait être justifiée par des considération éthiques, ajoutant que « peut être que nous n’aurions jamais dû effectuer l’étude de cette manière ».
Avec un chiffre d’affaire colossale et plus d’un milliard d’utilisateurs, Facebook est de loin le réseau social le plus populaire et le plus influent au monde. Certaines de ses pratiques sont toutefois régulièrement contestées, surtout en ce qui concerne la confidentialité et le respect de la vie privée.