Jusqu’à présent, sur Internet, les noms de domaines s’écrivaient exclusivement en caractères latins (ceux là même que vous lisez maintenant). C’est la raison pour laquelle l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers : http://www.icann.org/), l’organisme qui gère les noms de domaines au plan mondial, a ouvert la possibilité d’utiliser des caractères non latins. Le contenu Internet multilingue existe depuis longtemps. Aujourd’hui, les noms de domaines en caractères non latins arrivent sur la toile. L’arabe et l’alphabet cyrillique sont déjà supportés et ce sera bientôt le tour au chinois. Ceci facilitera l’accès au web pour des millions de personnes à travers la planète. Selon Tina Dam, directrice à l’ICANN, organisme international qui gère les noms de domaines, «il s’agit de la plus grande révolution de l’internet en 40 ans». Alors que ce changement se profile, il pose une nouvelle problématique de sécurité bien que l’ICANN affirme qu’elle essaye d’anticiper et de corriger le tir. Auparavant, les adresses web étaient constituées de 37 caractères, les lettres A à Z, les dix chiffres décimaux, le symbole dash. Aujourd’hui, elles sont constituées de 90.000 caractères provenant de différentes langues. De la même manière qu’un O majuscule et qu’un zéro ont des apparences similaires, différents caractères dans d’autres langues ont les mêmes degrés de similarité. Des experts en sécurité affirment que la pléthore de nouvelles adresses disponibles pourrait permettre aux hameçonneurs et aux scammers de mettre en place des pièges pour les internautes. Pour être strict, il faut reconnaître que les noms de domaines dans plusieurs langues étaient disponibles depuis une décennie. Cependant, les extensions telles que .gov, .com, etc… n’étaient pas prises en charge dans les nouvelles langues, ce qui est le cas aujourd’hui. En attendant, l’industrie du logiciel doit se mettre à niveau : par exemple, il est automatique pour plusieurs applications de surligner automatiquement un nom de domaine ou un email en bleu comme étant un hyperlien. Avec les nouveaux caractères non latins, ceci pose quelques problèmes car les logiciels ne reconnaissent pas ces adresses. Cependant, la plupart des navigateurs du web ont été mis à jour pour en tenir compte. Quoi qu’il en soit, l’impact de cette évolution du web va être énorme. Imaginez si le web avait été créé en Chine et qu’il fallait taper les adresses en chinois jusqu’au jour où cela est devenu possible de les taper en caractère latin. Beaucoup de personnes vont être capables de se connecter car ils n’auront plus peur du clavier et pourront taper les adresses dans leur propre langue. Sans aucun doute, le web franchit un nouveau pas dans son internationalisation.