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Leila Serhan: «Il faut savoir bâtir les bons partenariats»

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Rencontrée lors des 3èmes Assises de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM), tenues récemment à Marrakech, Leila Serhan s’exprime sur les objectifs d’avancer dans le cadre de la stratégie centrée sur la mobilité et le cloud.

ALM: Quelle évaluation faites-vous de la participation de Microsoft à l’AUSIM?
 

Leila Serhane : C’est une manifestation unique puisqu’elle est faite par les utilisateurs et ce n’est pas souvent que l’on trouve un organisme qui a cette influence. Lors des 3èmes Assises de l’AUSIM, il y a eu des débats sur le rôle du secteur privé dans l’évolution économique du pays et dans l’évolution du gouvernement et des services gouvernementaux vers les citoyens et les entreprises. Des plates-formes à l’instar de l’AUSIM aident à mettre le secteur privé bien à sa place et mettre un peu la pression pour faire des avancements. Comment exercer cette pression ? Il faut une ouverture pour accepter un nouveau modèle dans le cadre de partenariats que ce soit pour nous ou pour le gouvernement. Ce sont des projets à long terme avec un impact national et qui ont besoin d’un cadre juridique, technologique, etc. Je pense qu’il y a une grande opportunité pour créer un cadre de partenariat public-privé.  

Quels sont les mécanismes susceptibles de créer une confiance numérique ?

Ce qui importe c’est l’éducation et le capital humain. Tout commence par les personnes qui vont utiliser le numérique. Et là on fait beaucoup de travail sur l’éducation. Si je prends l’exemple du Maroc, qui est un dans nos meilleurs exemples de la région, aujourd’hui on a un plan de formation de 300.000 enseignants dans l’administration sur deux volets. Nous travaillons également avec les étudiants et les start-up ainsi que les jeunes développeurs pour créer un environnement permettant l’accès à la technologie. C’est  toute la création d’un contenu local qui importe, que ce soit au niveau de la langue (dialectes) ou des informations d’une façon simple et accessible. Ceci outre l’accompagnement des PME-PMI, aujourd’hui il s’agit de grandir ces start-up, voire créer une propriété intellectuelle à exporter. Il y a aussi le travail que nous faisons avec le gouvernement pour le e-gov et la bonne gouvernance.  

Quelles sont vos initiatives au concret pour le Maroc?

Outre l’éducation, on vient de lancer une cloud start-up academy et dans cette initiative nous avons visé 50 jeunes femmes marocaines pour faire des formations de 6 mois et à qui on donne des outils, la formation nécessaire pour créer des business models de leurs propres entreprises. De par la contribution de Microsoft elles seront susceptibles de créer leur start-up spécialisée dans la vente de solutions cloud. D’où notre impact socio-économique.  
 

D’autres secteurs à toucher ?

On travaille avec beaucoup d’organismes non-gouvernementaux, c’est surtout des initiatives axées sur la formation pour pouvoir amener cette culture digitale au plus grand nombre de personnes. On se concentre aussi sur la cyber sécurité. On est également en train de réfléchir sur comment arriver de façon abordable à donner de la connectivité dans les zones où il n’y a pas la fibre optique et la couverture réseau.

Aujourd’hui on a une innovation appelée les tv white space qui sont les fréquences de télévisions non utilisées et qui aujourd’hui avec certaines technologies peuvent aussi amener de l’Internet. On espère très bientôt annoncer quelque chose au Maroc où on va intégrer  la connectivité à des campus universitaires peut-être et à certains villages.

Si le gouvernement veut donner le service e-gov et si les entreprises veulent donner une information sur Internet il faut un accès et une nouvelle solution. En quoi la transformation digitale peut-elle être un levier de croissance au Maroc? C’est parce qu’elle va permettre d’ouvrir le pays à beaucoup d’investissements. Aujourd’hui, il s’agit d’offrir le capital humain marocain qui est éduqué, qui a les connaissances IT, qui parle plusieurs langues. Aussi, il faut qu’un citoyen soit satisfait de son gouvernement. Avec le e-gov il y aura moins de corruption, beaucoup d’argent pour l’Etat qui va pouvoir l’investir dans de vrais projets. La digitalisation est au cœur de tout: santé, éducation, gouvernement, entreprises, etc. Le Maroc ne l’ignore pas. Les initiatives sont là, alors il faut savoir bâtir les bons partenariats.  

Quelles sont vos résolutions pour 2015 ?

Notre stratégie est centrée sur la mobilité et le cloud. La mobilité parce que l’utilisateur a besoin d’avoir accès à son information partout. Mais la mobilité sans le cloud ne vaut rien. Le cloud est essentiel. Ce n’est pas Microsoft qui va le développer, mais ce sont nos partenaires locaux. Mes objectifs personnels dans cette région c’est comment on permet à nos pays d’avancer beaucoup plus rapidement dans le cadre de cette stratégie. Et on sait qu’on est en retard à ce niveau.  

De nouveaux produits? La plus grande nouveauté pour la fin 2015 c’est la nouvelle version de Windows 10, une révolution dans le système d’exploitation qui va répondre à la multiplicité de devices en les unifiant. On est également en train de lancer nos clouds et office 365 sur toutes les plates formes.

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