Lorsque j’étais au Canada, il y a sept ans de cela, j’ai eu l’occasion lors d’un projet de recherche en science et technologie d’apprendre la programmation graphique. Dans mon cas, je devais automatiser une expérience de physique et je m’étais tourné vers Labview qui est la solution universellement utilisée à travers le monde pour répondre à ce genre de problématiques en exploitant la simplicité de mise en œuvre de la programmation graphique. Si je vous parle de Labview, l’environnement de programmation graphique utilisé par un grand nombre de scientifiques à travers le monde, c’est que précisément l’environnement de prototypage rapide d’applications basées sur la reconnaissance vocale mise en ligne par l’Université américaine de science et santé de l’Oregon utilise le même mode de programmation, c’est-à-dire une écriture graphique et interactive. Vous pouvez télécharger cet environnement à l’adresse : http://www.cslu.ogi.edu/toolkit/download/index.html. Si vous n’avez jamais eu l’occasion d’apprendre la programmation graphique, ce n’est pas très grave car vous serez certainement en mesure de vous y initier grâce aux tutoriels disponibles derrière ce lien : http://www.cslu.ogi.edu/toolkit/docs/2.0/apps/rad/tutorials/index.html. Le concept général de la programmation graphique est qu’au lieu d’écrire des lignes de code, il vous faut plutôt dessiner graphiquement l’algorithme du programme. C’est une approche visuelle de la programmation. Selon moi, ce programme est doublement intéressant. La première raison en est que le code source est téléchargeable lors de l’installation. Ceci pourrait être pour une personne intéressée l’occasion de se pencher sur les méthodes neurales de reconnaissance de la parole. Le second point est qu’il permet de développer un vaste éventail d’applications. Il est ainsi possible de développer des applications utiles en éducation de la langue anglaise. Un exercice pour un étudiant de langues est constitué d’une base de données de questions, indices et réponses. L’ordinateur peut interroger récursivement l’étudiant par synthèse vocale de la question. Il évalue la réponse de vive voix de l’étudiant par reconnaissance vocale. Selon la réponse, il donne un indice à l’étudiant si la réponse est fausse ou le félicite dans le cas d’une réponse correcte. Il est même possible de générer une note automatique à la fin de l’exercice. Si vous êtes un enseignant désireux de mettre en place une activité intéressante pour des étudiants avec un budget qui tient dans un mouchoir de poche, ceci constitue une très bonne piste. Ce que je regrette le plus dans le domaine de la reconnaissance vocale, c’est la non disponibilité de solutions open source de reconnaissance vocale en langues arabe, française, et espagnole.
Si elles étaient disponibles, ceci aurait pu offrir un très moyen de lutter contre l’analphabétisme grâce au sous-titrage automatique des nouvelles à la télévision dans ce triplet de langues. Si l’on se souvient de cette phrase objectif prononcée par un ministre en mars 2010 «réduire le taux global d’analphabétisme à moins de 20%, à l’horizon 2010, pour parvenir à une éradication quasi totale de ce fléau à l’horizon 2015», peut-être qu’il serait temps d’investir dans la reconnaissance vocale multilingue commerciale à des fins de sous-titrage des nouvelles à la télévision. Ceci serait une garantie que la population développe des habiletés linguistiques élevées en mettant à profit la diffusion de masse que constitue le média télévisuel.