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Economie: 2015, l’année des contrastes !

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En témoigne la toute dernière note de conjoncture publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’économie et des finances, qui retrace une évolution aussi mitigée que contrastée des principaux indicateurs de l’économie nationale durant l’année écoulée.

Si l’agriculture a pu, par exemple, sérieusement sauver la mise à une économie globalement en demi-teinte, cela n’était guère le cas pour d’autres secteurs qui n’ont pas manqué de plomber la croissance. Voici une synthèse des principaux agrégats contenus dans la note.

L’agriculture  se maintiendra en 2016…  malgré une pluviométrie capricieuse

Contre toute attente, la campagne agricole 2015-2016 devra se dérouler sous de bons auspices. Déjà, mardi dernier, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, avait tenu une réunion à Rabat avec l’ensemble des responsables centraux, des offices et établissements sous tutelle. Il en est ressorti que la situation reste maîtrisable du fait de la campagne antérieure qui avait permis d’enregistrer des stocks conséquents, aussi bien en ressources hydriques (remplissages de barrages) qu’en céréales. Le département de l’agriculture a également initié une série de mesures visant l’accompagnement des agriculteurs à travers un déploiement de la couverture assurance agricole, mais aussi l’approvisionnement en intrants agricoles. Ainsi, la production d’olives devra évoluer de 24% comparativement à la campagne 2014-2015, pour se situer à 1,41 million de tonnes dont environ 10% provenant de la seule région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Pour les agrumes, la production prévue se situera aux alentours de deux millions de tonnes.

Secteur minier :  Grise mine !

Au niveau du secteur minier, le trend baissier se poursuivra, bien que les derniers indicateurs du secteur minier augurent d’une décélération significative du rythme baissier entamé depuis le quatrième trimestre de l’année 2014. En effet, l’indice de production du secteur a achevé le troisième trimestre par une légère baisse de 0,8%, après des baisses respectives de 6,2 et de 10,9% au cours du premier et deuxième trimestre de la même année. Le secteur de l’énergie électrique a poursuivi son évolution favorable à fin octobre 2015. La production de l’énergie électrique s’est consolidée de 6,6%, en une année, après +4,8% un an plus tôt. Pour sa part, la consommation d’électricité a augmenté de 1,9%, après une progression de 14,2% une année auparavant, alimentée par la bonne tenue des ventes d’électricité de très haute, haute et moyenne tension destinée aux distributeurs (+1,3%) et celles de basse tension (+3,9%).

Activités touristiques : Secteur en berne

Le volume des arrivées à la destination marocaine s’est légèrement replié de 1% à fin août 2015, après une amélioration de 4,7% un an passé, recouvrant une hausse des arrivées des MRE de 4,2% contre une baisse de celles des touristes étrangers de 6,1%. Pour sa part, le nombre des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés a affiché une baisse de 6,9%, après un retrait de 11,2% à fin juin 2015 et une progression de 5,8% un an plus tôt. Du côté des recettes touristiques, elles se sont chiffrées à 54,7 milliards de dirhams à fin novembre 2015, en baisse de 0,9% après un recul de 7,1% à fin juin 2015.

Activité industrielle :  Statu quo

Calme plat au niveau des chiffres de l’activité industrielle. Celle-ci devra préserver une évolution positive en 2015, en phase avec l’augmentation de l’indice de production des industries manufacturières de 0,2% à fin septembre 2015. Sur un autre plan, les derniers résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib auprès du secteur industriel font état d’une orientation toujours favorable à fin octobre 2015, en ligne avec la progression du taux d’utilisation des capacités de production de 1 point, en glissement annuel, à près de 70%. Pour les trois prochains mois, les industriels de l’ensemble des branches s’attendent à une amélioration de la production et des ventes, à l’exclusion des sous-branches relatives à la cokéfaction et raffinage où les industriels prévoient une stagnation de l’activité.

Télécommunications : Essoufflement ?

Le parc global de la téléphonie a légèrement baissé de 0,2% à 46,7 millions d’abonnés à fin septembre 2015, après -1,3% à fin juin 2015 et +5,6% un an plus tôt. Cette évolution découle de la hausse du nombre des abonnés à la téléphonie mobile de 0,4%, après un recul de 0,7% à fin juin 2015, à plus de 44,4 millions d’abonnés. Quant au parc global d’Internet, son volume continue sa forte dynamique (+63,5% après +62,8% un an plus tôt), portant son taux de pénétration à 41,1% après 25,6% à fin septembre 2014. Concernant le trafic voix sortant de la téléphonie, il s’est renforcé de 6,3%, après une hausse de 4,4% à fin juin de cette année, pour atteindre un volume de 41,1 milliards de minutes.

Consommation des ménages : Tout va bien !

Revenu augmenté, consommation stimulée ! La fameuse maxime se vérifie. Soutenue par une évolution maîtrisée des prix à la consommation (hausse de l’IPC de 1,7% à fin octobre en glissement annuel), la consommation des ménages a poursuivi une évolution favorable en 2015, tirant profit de la bonne dynamique des différentes composantes du revenu des ménages. En effet, ceux-ci auraient tiré profit de la dynamique constatée au niveau des transferts des MRE, progressant de 3,6% à près de 56,7 milliards de dirhams à fin novembre 2015, de la création de 153.000 postes d’emploi rémunérés au troisième trimestre de l’année 2015 et de la réalisation d’une campagne agricole exceptionnelle.

Immobilier : Frémissement avéré

Quoi de mieux que le volume des crédits alloués au secteur immobilier pour attester de l’évolution du secteur. Ce volume s’est, en effet, renforcé de 2,3% à fin octobre 2015, en glissement annuel. Du côté du secteur du BTP, des signes d’amélioration de l’activité ont surgi à fin novembre 2015, après un premier semestre marqué par une évolution mitigée des principaux indicateurs du secteur. Cette évolution a été nettement perceptible au niveau des ventes de ciment (+1,7%), en glissement annuel, après la baisse de 6% un an plus tôt.  

Déficit commercial : ça s’allège !

Exportations du secteur automobile, phosphates, agriculture… autant d’agrégats qui ont fait que les échanges extérieurs ont enregistré, à fin novembre 2015, un allégement du déficit commercial de 34,4 milliards de dirhams à près de 140 milliards de dirhams et une amélioration du taux de couverture de 7,1 points, à 58,2%. Cette évolution s’explique par la hausse de la valeur des exportations de 7,1%, à 195,3 milliards de dirhams, conjuguée à la baisse des importations de 6%, à 335,3 milliards de dirhams. Quant au repli des importations, il s’explique essentiellement par le recul de la facture énergétique de 29%, à 61,7 milliards de dirhams, réduisant sa part dans le total des importations à 18,4% après 24,4% un an auparavant.

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