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49% des Espagnols accordent la victoire à Zapatero

Le deuxième round du face-à-face électoral entre les deux principaux candidats à la présidence du gouvernement espagnol a conforté les chances du dirigeant socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, de rempiler à la tête de l’exécutif. Le candidat socialiste a conforté son image de chef de gouvernement serein, sincère, direct et, surtout, confiant dans l’avenir. Son rival, Mariano Rajoy, président du Parti Populaire (PP), n’a pas réussi à se libérer de son discours catastrophiste basé sur « le risque d’effritement de l’Etat espagnol » si la gauche continuait à diriger le pays. Un argument que le candidat socialiste a neutralisé magistralement en rappelant au chef de file de la droite que le parti socialiste a été au cœur de toutes les mutations sociopolitiques qu’a connus l’Espagne depuis la transition démocratique. « Vous osez parler de notre modèle de l’Espagne, des consensus constitutionnels alors que le PSOE est l’axe central de la démocratie en Espagne…Nous avons été au cœur de tous les consensus depuis la transition démocratique : le consensus constitutionnel, tous les consensus autonomes, tous les accords antiterroristes, toujours sans conditions », a souligné Zapatero. Un rappel qui a touché une grande partie de l’électorat espagnol à savoir toute la génération ayant vécu les moments forts de la transition démocratique où la gauche a joué un rôle historique.
Sur le plan international, le candidat de la droite n’a pas réussi à dégager une image de leader capable de diriger la politique étrangère de son pays dans un monde où les équilibres et les règles changent de manière permanente. Mariano Rajoy, lui, a donné l’impression, durant tout le débat, que le monde s’était arrêté pour lui, au moment de la rencontre des Açores où Aznar avait rejoint George Bush et Tony Blair dans leur alliance pour la guerre contre l’Irak. Une image de l’Espagne que José Luis Rodriguez Zapatero a réussi à faire oublier durant ses quatre ans de mandat en rapatriant le contingent espagnol de l’Irak et en lançant l’initiative internationale de l’Alliance des civilisations.  Un projet que le candidat populaire a qualifié, à maintes reprises, de perte de temps. « Mon but dans cette législature est de développer des politiques sociales…et non pas nous empêtrer avec des débats sur les nations ou les alliances de civilisations », a souligné le candidat populaire, en direct, devant une audience de près de 21 millions de téléspectateurs. Mais, là où il a frôlé le ridicule, c’est quand il s’est obstiné à vouloir prouver que Zapatero avait soutenu la guerre contre l’Irak. Il a montré, à ce niveau, une grande méconnaissance du droit international puisqu’il n’a pas fait la différence entre une guerre soutenue par l’ONU – donc conforme à la légalité internationale – comme celle de l’Afghanistan et une guerre illégale comme ce fut le cas pour l’invasion de l’Irak.   
La deuxième erreur stratégique que le candidat de la droite a commis est celle de dénigrer la participation des émigrés à la croissance économique de l’Espagne en ne citant que les aspects négatifs de l’immigration : encombrement des services publics, criminalité… « Il faut expulser les étrangers qui commettent des délits même s’ils ont vécu plus de cinq ans en Espagne et interdire par la loi les régularisations massives », a-t-il promis. Au terme du face-à-face, il état évident que l’écart entre les projets de société, portés par la droite et la gauche espagnoles, s’est creusé davantage. Pour l’électeur, il ne s’agit plus de choisir entre deux programmes gouvernementaux mais, plutôt, entre deux visions antagonistes de l’avenir de l’Espagne. Ce qui est grave. Car, l’alternance à la tête du gouvernement n’a pas été inventée pour remettre en question tous les piliers qui font un Etat et certainement pas un pays multiculturel comme l’Espagne. À ce niveau, le PP devrait remettre en cause son projet politique.


Zapatero favori, selon les sondages


Zapatero a gagné le deuxième round du face-à-face électoral. 49% des Espagnols lui accordent la victoire alors que 40% seulement penchent pour son rival, selon un sondage réalisé par Sigma Dos pour le compte du quotidien El Mundo. pour l’électorat féminin, l’écart est encore plus grand. 53% des femmes soutiennent le candidat socialiste alors que 37.8% seulement accordent la victoire à Mariano Rajoy. Pour les jeunes (entre 18 et 29 ans), Zapatero est incontestablement le candidat favori. 62.4% des jeunes estiment que le chef du gouvernement a gagné le face-à-face.

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