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Affaire DSK : Des secousses dans le milieu politico-médiatique

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A New York, l’affaire DSK a pris des allures de combat de classe entre une femme de ménage noire et un homme riche et puissant. A Paris, l’enquête sur la plainte de Tristane Banon reste confinée à un milieu politico-médiatique, avec ses petits secrets et ses règlements de comptes. Un candidat à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle, François Hollande, d’autres responsables politiques et un journaliste vedette de la télévision devraient être entendus dans l’enquête de police consécutive à une plainte pour tentative de viol déposée contre Dominique Strauss-Kahn par une romancière de 32 ans, Tristane Banon.
Elle a raconté dans le détail aux policiers comment l’ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) aurait tenté d’abuser d’elle dans un appartement du centre de Paris, il y a huit ans, quand elle était venue l’interviewer. Un récit «imaginaire», selon DSK. Au fil des interrogatoires, de fuites dans la presse, et de révélations aussi gênantes que fracassantes, les esprits s’échauffent autour de cette affaire. La propre mère de Tristane Banon, Anne Mansouret, y joue les premiers rôles. Devant les policiers, qui l’interrogeaient le 13 juillet, cette femme élégante de 65 ans a révélé qu’elle avait eu elle-même une relation sexuelle avec DSK en 2000, soit trois ans avant le rendez-vous de sa fille avec le responsable socialiste français. «Ce que je peux vous dire, c’est que cela s’est passé dans son bureau de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) à Paris, je n’ai pas envie de donner de détails. Et que je n’ai pas recommencé», a-t-elle déclaré, mercredi, au quotidien Libération. Depuis le début des ennuis judiciaires de DSK à New York, Anne Mansouret, elle-même élue régionale du Parti socialiste (PS), a multiplié les déclarations.
Elle a tout d’abord dit que c’est elle qui avait dissuadé sa fille de porter plainte contre l’ancien ministre en 2003. Elle a aussi affirmé que François Hollande, à l’époque patron du PS, était au courant de l’agression dont la jeune romancière dit avoir été victime. Engagé dans la course à la candidature socialiste pour la présidentielle de 2012, François Hollande redoute de voir sa campagne parasitée par l’affaire DSK.  «Ce que je n’accepte pas, c’est la manipulation d’une affaire qui n’est pas la mienne, qui n’est pas celle du PS, à des fins politiques. Je demande à ce que ça cesse. ça suffit!», a-t-il lancé mardi soir. Il a souhaité être entendu par la justice comme témoin «le plus rapidement possible». Anne Mansouret assure dans Libération qu’elle «ne reproche rien» à François Hollande, dont elle loue au contraire le comportement «profondément humain». Celui-ci a indiqué à plusieurs reprises qu’il avait été informé par la mère de la jeune femme d’un «incident» avec DSK, et lui avait conseillé d’en parler à la police. Après les faits allégués, Tristane Banon se serait aussi confiée à plusieurs journalistes qu’elle avait dans ses relations. La presse évoque la possible audition de plusieurs d’entre eux, dont l’ex-présentateur vedette de la chaîne TF1, Patrick Poivre d’Arvor, ainsi que celle d’autres responsables politiques. Afin de rencontrer DSK, qu’elle voulait interviewer pour un livre consacré aux erreurs des hommes politiques, Tristane Banon avait fait jouer des relations amicales, voire quasi-familiales. La deuxième épouse de Dominique Strauss-Kahn est sa marraine. Elle était aussi l’amie de sa mère, avant que l’affaire ne brouille les deux femmes. Au point que l’une vient d’engager contre l’autre une procédure judiciaire.
Ce milieu très parisien semble bien éloigné du Bronx, où vivait la femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York, qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’avoir essayé de la violer à la mi-mai. Après avoir refusé toute instrumentalisation par la justice américaine, l’avocat de Tristane Banon était pourtant mardi à New York pour une réunion avec les procureurs.

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